Alimentation : vers à soie, criquets pèlerins, sauterelles... à Singapour, le gouvernement approuve la consommation d’insectes
À Singapour, de nouveaux plats vont bientôt apparaître sur les cartes des restaurants. Des sushis au ver à soie et des crabes sautés au ver de farine géant sont déjà testés dans le pays, ce menu va s’allonger car le gouvernement a formellement approuvé, lundi 8 juillet, la consommation de 16 espèces d’insectes. Il ne s’agit pas que de concocter des menus exotiques, l’objectif, c’est surtout de sécuriser l’approvisionnement en protéines du pays.
Cette sécurisation de l’approvisionnement en nourriture est un énorme enjeu à Singapour. La Cité-État n’a pas assez d’espace pour produire directement les aliments que consomment ses six millions d’habitants. Elle dépend énormément des importations venant des pays voisins, surtout de la Malaisie et se retrouve prisonnière de crises potentielles chez ses fournisseurs. En 2022, la Malaisie avait, par exemple, soudain interdit les exportations de poulet pour lutter contre l’inflation sur son territoire. Cela avait beaucoup compliqué l’approvisionnement dans les supermarchés et les restaurants à Singapour.
Consommés grillés ou sous forme de farine
Le gouvernement singapourien cherche, pour cette raison, à diversifier les types de protéines que mange sa population. Les insectes qui peuvent être produits facilement localement ou être importés de plein de pays sont décrits comme une bonne solution. Le gouvernement de Singapour a validé des listes d’insectes jugés bons pour la consommation. La liste a été diffusée lundi 8 juillet par l’agence locale de sécurité sanitaire. Elle comprend pour l’instant 16 insectes, qui sont jugés mangeables, sans risques, soit sous forme adulte, soit sous forme de larves. On retrouve dans cette liste notamment les vers à soie, les criquets pèlerins, différentes sauterelles, les larves du scarabée rhinocéros ou encore des larves de papillon de nuit. Tous ces insectes peuvent être consommés directement grillés dans des plats, mais aussi sous forme de farine que l’on ajoute à des recettes ou même en huile.
Il y a traditionnellement beaucoup de consommation d’insectes dans plusieurs pays d’Asie. On peut en manger en Thaïlande, au Cambodge ou encore en Chine, mais de plus en plus de pays, qui n’ont pas ces traditions, s’intéressent à ces protéines pour compléter les viandes habituelles. Ils expliquent que l’empreinte carbone de la production d’insectes est bien plus faible que celles des élevages de bœuf, de porc ou de volaille. Même la Commission européenne s’intéresse au sujet. Pour l’instant, elle a déjà donné son feu vert à la consommation en Europe de quatre insectes.
Mais, comme Singapour, elle étudie maintenant à une liste beaucoup plus longue.
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