Asie du Sud-Est : des routes en plastique recyclé pour faire face à une explosion des déchets

Les gouvernements de plusieurs pays de l'Asie du Sud-Est ont trouvé une solution innovante pour traiter une pollution plastique exponentielle et développer les axes routiers.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Photographie prise le 19 mai 2018 montrant une chaise entourée de déchets plastiques sur une plage de la zone d'habitat de Freedom island, près de Manille. (NOEL CELIS / AFP)

Dans plusieurs villes de Thaïlande, d'Indonésie ou encore des Philippines, les gouvernements investissent massivement dans un nouveau type de goudron révolutionnaire, qui permet de recycler des tonnes de déchets plastiques. Chaque mois désormais, dans la région, on inaugure quelques kilomètres de ces nouvelles routes en plastique. Un segment de route contenant du plastique recyclé a ,par exemple, été ouvert cet été 2024 près de la belle plage de Jimbaran, sur l'île de Bali en Indonésie, très prisée par les touristes étrangers.

Un revêtement innovant et écoresponsable

Ce revêtement spécial est composé d'une base d’asphalte classique, que l’on retrouve sur toutes les routes, essentiellement du sable, des gravillons et du bitume fait à base de pétrole. Mais à ce mélange, sont ajoutés de tout petits morceaux de plastique, qu'on ne peut revaloriser, comme des sacs de course, des emballages de nourriture ou encore des bouteilles de soda vides. Broyés et chauffés à 170 degrés pour en faire une sorte de pâte, ils sont alors mélangés à l'asphalte. Le résultat final donne un revêtement très solide, très stable, et très résistant.

En Thaïlande et en Indonésie, les concepteurs estiment que leur nouveau revêtement contient en moyenne 6% de plastique. Dans chaque kilomètre de route construite, on peut ainsi intégrer deux tonnes de déchets plastiques.

Un enjeu environnemental

Ce revêtement a toutefois un coût, un peu supérieur à un asphalte classique. Le plus intéressant pour ces pays reste son intérêt écologique. De fait, les projets actuels reçoivent presque tous un coup de pouce des autorités, dans ces pays où la pollution plastique a atteint des niveaux gravissimes.

À titre d'exemple, l’Indonésie se retrouve, chaque année, avec trois millions de tonnes de déchets plastiques qui ne sont pas pris en charge, et donc jetés dans des décharges ou dans la nature. Chaque année, 1,3 million de tonnes de plastiques finissent même dans la mer. Tout projet pour supprimer ces déchets est donc le bienvenu.

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