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Au Japon, des distributeurs de billets intelligents pour lutter contre les arnaques visant les personnes âgées

Au Japon, comme en Corée, les arnaques montées contre les seniors se multiplient. Pour lutter contre ce phénomène, une banque sud-coréenne installe des distributeurs de billets intelligents.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Image d'illustration d'un distributeur de banque. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

C'est une arnaque qui s'impose désormais comme un très grand classique de la fraude en Corée du Sud et au Japon où la population vieillit très rapidement. Ces deux pays comptent parmi leur population des millions de personnes âgées de plus de 80 ans que les voyous voient comme des victimes potentielles.

Une arnaque bien rodée

Le mécanisme est très simple : vous appelez des personnes âgées qui vivent isolées, et vous vous faites passer pour un arrière-petit-fils ou une petite nièce qui vit loin de là, à la ville, à Tokyo ou Séoul. Et vous expliquez au grand-père ou à la grand-mère que vous avez un petit problème d’argent passager et qu’il faudrait qu’elle puisse accéder quelques minutes à leur compte bancaire pour retirer quelques billets ou transférer un tout petit montant sur leur compte. Une opération très facile dans des distributeurs de banque, qui ne nécessite pas forcément de carte spéciale. Ou, de la même manière, le voyou se fait passer au téléphone pour un banquier qui a besoin de changer un mot de passe pour des raisons de sécurité.

Sur les dix dernières années en Corée, ce sont en moyenne 20 000 personnes qui ont été ainsi arnaquées chaque année. Au Japon, ces transferts frauduleux sont devenus l’une des ressources principales des Yakuzas qui ont énormément perdu de leur pouvoir et de leur influence.

Repérer les comportements douteux grâce à une intelligence artificielle

Pour faire face à ce phénomène, la banque sud-coréenne Shinhan Bank installe maintenant dans ses distributeurs des programmes d’intelligence artificielle qui repère les comportements douteux. Par exemple, si une personne vient retirer de l’argent avec des lunettes de soleil et une casquette, ou alors si elle semble vouloir dissimuler son visage de manière anormale, le logiciel va reconnaître une attitude suspecte et va modifier en direct la transaction demandée par l’utilisateur.

Soit la machine la stoppe, soit il la complique en posant d’autres questions de vérification d’identité à l’utilisateur. Des questions qu’auquel le fraudeur, si c’en est un, ne pourra pas répondre. L’idée est de le décourager et le faire renoncer à l’arnaque. La machine repère aussi si un utilisateur normal semble menacé ou apeuré, par exemple s’il semble recevoir des instructions au téléphone pendant un temps anormalement long, alors même qu’il utilise le distributeur.

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D'après la Shinhan Bank, le nombre de fraude dans les distributeurs où elle a commencé à installer ces systèmes d’intelligence artificielle l’an dernier, a baissé de 38%. C’est pour ça que la banque veut généraliser cette sécurité qui fonctionne 24h sur 24h. 

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