Au Japon, regarder son smartphone à vélo peut désormais vous envoyer en prison
Les accidents de la route impliquant des cyclistes ne cessent d'augmenter au Japon. Face à ce fléau, le gouvernement a décidé de durcir le ton. Si bien qu'il est désormais possible, en ce mois de décembre, d'être incarcéré si l'on vous attrape en train de regarder votre smartphone sur votre vélo. Une sévérité qui s'est déjà exprimée ces derniers jours dans les grandes villes du pays, comme à Osaka.
Le gouvernement explique qu’il a dû muscler sa législation après la pandémie de Covid-19. Et ce, parce que plus d’habitants se sont mis au vélo pendant cette période, afin d'éviter les transports en commun, où le risque de croiser le virus était plus élevé. Davantage de cyclistes sur les routes, c'était toutefois, mécaniquement, davantage de risque d'accidents.
Sur les premiers mois de 2024, seul un décès lié à l’utilisation d’un smartphone sur le vélo a été enregistré dans le pays, et 17 blessés graves. Des chiffres relativement faibles, mais les autorités japonaises retiennent que c’est le nombre de victimes le plus élevé depuis qu’elles ont commencé à faire des statistiques sur le sujet en 2007.
Le Japon intransigeant sur la sécurité routière
Cette nouvelle loi sur la sécurité routière définit différents délits en fonction de la gravité ou de la dangerosité du comportement. Si vous vous faites attraper dans la rue, à vélo, en prenant simplement votre téléphone dans la main pour regarder l’écran ou taper un message, vous risquez jusqu’à six mois d’emprisonnement et 100 000 yens d’amende, soit 640 euros. Plus grave, si vous provoquez un accident de circulation alors que vous étiez en train de toucher votre téléphone : là, la sanction peut s'élever à un an de prison et 1 900 euros d’amende. Le délit le plus réprimé, c’est la conduite sous l’emprise de l’alcool. Au Japon, vous risquez cinq ans de prison et une amende de 3 200 euros. Le pays a inscrit à 0,15 milligramme d’alcool par litre d'air expiré la conduite en état d’ivresse. Un taux que beaucoup de gens peuvent atteindre après avoir bu une bière ou un verre de vin.
Sans grand débat public, ni opposition réelle dans les médias ou sur les réseaux sociaux, ces nouvelles règles ont été relativement bien accueillies. La culture du vélo est pour le moins différente au Japon, par rapport à la France et certains pays européens. Assez peu d’employés utilisent ici leur vélo pour aller travailler, car les entreprises ne les assurent pas sur les trajets à bicyclette. Elles les incitent donc à plutôt prendre le métro.
Les vélos sont davantage utilisés par les parents qui emmènent leurs enfants à l’école, alors qu'ils ont le droit de rouler tranquillement sur les trottoirs. Ces usagers ne se sentent donc pas vraiment menacés par cette nouvelle loi.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.