Deux élus américains souhaitent faire remonter les États-Unis dans le classement des pays les plus "heureux"

Dans le dernier rapport du bonheur dans le monde, les États-Unis ne sont que 23e, d'un classement dominé par la Finlande.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Deux élus américains cherchent à comprendre comment rendre les Américains plus heureux (photo d'illustration). (SEAN JUSTICE / THE IMAGE BANK RF)

Dans le dernier World Happiness Report, le rapport du bonheur dans le monde, paru le 20 mars, la France se classe seulement 27e et les États-Unis 23e. Deux élus américains ont décidé d’agir pour améliorer ce classement en lançant une initiative.

Il faut savoir que ce classement est préparé par l’institut de sondages Gallup en partenariat avec le centre de recherche sur le bien-être de l’université d’Oxford et un organe des Nations unies. La Finlande est en tête de ce classement pour la septième année d’affilée. Les États-Unis restent le pays le plus riche du monde, au rayonnement culturel gigantesque, avec un taux de chômage historiquement bas et une croissance économique favorable. Malgré ces bons indicateurs, ils n’arrivent que 23e. Et ils étaient 15e l’année dernière. Un psychologue en charge du centre pour l’anxiété à Harvard explique au site Fast Company que le niveau d’anxiété des jeunes Américains a grimpé depuis cinq ans. Les médecins distribueraient environ 92 millions de prescriptions de Xanax et de médicaments équivalents chaque année. La pandémie n’y est pas étrangère. Près de 50 000 Américains se sont suicidés en 2022. Le sénateur Chris Murphy, un démocrate du Connecticut, et le gouverneur républicain de l’Utah Spencer Cox cherchent donc à comprendre comment rendre les Américains plus heureux. 

"Restaurer le bien commun"


Sachant que les blocages réguliers du Congrès à Washington contribuent sans doute à l’anxiété des Américains, on peut se réjouir de voir deux élus opposés par leur parti travailler ensemble. "Notre but est d’essayer d’amener les leaders politiques à se poser des questions plus fondamentales, comme qu’est-ce qui fait que l’on mène une vie heureuse", précise Chris Murphy, au site Semafor. L’initiative intitulée "restaurer le bien commun" passe par une série de tables rondes à travers le pays en présence de chercheurs, de journalistes et de militants pour réfléchir à comment améliorer ce classement. Comment surmonter, par exemple, la division de la société ou combattre ce qui a été décrit comme "une épidémie de solitude" alors même qu’il n’a jamais été aussi facile techniquement de communiquer. Lors d’un débat à Salt Lake City, l’un des sujets a été la perte de confiance dans les institutions, comme l’église, qui permettent normalement d’entretenir le vivre-ensemble. Sur Twitter, Chris Murphy a expliqué que le pays était devenu dit-il "hyper-individuel", et qu’il aimerait qu’on se soucie de nos voisins comme on le faisait il y a 40 ans.

Pour Chris Murphy, le rôle du gouvernement fédéral ou des États américains, c’est de créer un cadre pour que chaque individu ait une chance d’être heureux, par le biais de règles et de lois.Les politiques ne peuvent évidemment pas ordonner aux citoyens de sourire. En Finlande, par exemple, l’État soutient plus la population qu’aux États-Unis, pays notoirement connu pour les limites de son système de santé. Un gouvernement peut aussi mettre en place des projets rassembleurs, ou au moins les financer. Par exemple, construire une aire de jeux pour les enfants ou organiser des festivals de musique. Faire en sorte que les gens se fréquentent. S'assurer que les services d’aide aux personnes fragiles ne manquent pas de moyens. Spencer Cox a une formule originale : les gens doivent avoir "de meilleurs désaccords". En gros, débattre de façon moins agressive. Tout cela reste très vague pour l’instant, , mais l’initiative ne fait que démarrer.

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