États-Unis : des "robots sentinelles" pour surveiller les détenus dans une prison en Géorgie
Ces robots s'appellent les "sentry robots", pour "robots sentinelles", même si la presse américaine préfère le terme "jail bots", "robots de prison". Ce ne sont pas des robots de forme humaine ou qui tentent de ressembler à un humain comme ceux qu’a présentés Elon Musk début octobre. Présentés fin octobre 2024 par le shérif du comté de Cobb, ils ressemblent plutôt à un droïde à la Star Wars ou à ces robots qu’on croise dans quelques aéroports pour guider des voyageurs, mais plus massifs et plus grands, 1,8 mètre environ, et tout noirs.
Ces robots sont dotés d'un équipement de pointe : de l’intelligence artificielle, des caméras à 360 degrés, une vision nocturne et une capacité à détecter la chaleur. Ils parlent avec des phrases basiques. Les trois "Jail Bots" en test dans la prison du comté de Cobb se déplacent de façon autonome dans les couloirs, même si un opérateur peut aussi les contrôler à distance.
"Un changement majeur", selon le shérif...
Pour l’instant, comme leur nom de sentinelle l’indique, ils servent à surveiller. Ils patrouillent dans la prison, offrant une surveillance continue, toujours à une distance de plusieurs mètres des détenus. Si l’intelligence artificielle des "Jail Bots" détecte quelque chose d’anormal, le problème de santé d’un prisonnier par exemple, elle en informe les gardiens humains. "Je pense qu’avec la technologie, on peut travailler plus intelligemment, pas plus dur", assure Craig Owens, le shérif du comté, qui insiste sur le fait que les robots ne sont pas destinés à remplacer les gardiens, mais leur présence lui permet de réaffecter ses hommes à d’autres tâches dans la prison.
Le shérif est très content de ces robots. En plus, pendant les 90 jours du programme pilote, la technologie ne lui coûte rien. Un point sera fait à la fin du programme. Il en parle comme d’un "game changer", un "changement majeur", pour son secteur. Un moyen de travailler de façon à la fois plus efficace et plus sûre. Il précise aussi qu’un robot ne tombe pas malade, ne prend pas de vacances. Une recharge et il est de retour dans les couloirs. Le rêve de tout manager. C’est aussi le sens de l’histoire d’après lui. Autant vivre avec son temps et s’adapter aux progrès de la robotique.
... Un mauvais signe, selon une ONG
Un enthousiasme partagé par DEKA, la firme qui construit ces robots. Son patron espère que la technologie deviendra vite indispensable, sachant que d’autres versions des "Sentry" patrouillent dans le centre-ville d’Atlanta, la plus grande métropole de Géorgie.
Mais le site WABE a interrogé la directrice de l’ONG Centre pour les droits humains, et elle estime que ce n’est pas très bon signe. Déjà, parce que ce n’est pas, selon elle, une solution au manque de personnel dans les prisons américaines. Et ensuite, dit-elle, que se passe-t-il avec les images filmées par les caméras du robot ? Est-ce qu’elles sont stockées et qui y a accès ?
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