L'Australie vote une loi pour interdire l'accès des moins de 16 ans aux réseaux sociaux

Si les jeunes sont loin d'être favorables à cette interdiction, l'opinion publique est largement favorable à une interdiction jusqu'ici inédite.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jeunes adolescents sur leurs smartphones. (DANIEL DE LA HOZ / GETTY IMAGES)

Le gouvernement australien a fait adopter, jeudi 28 novembre, une loi qui interdit aux moins de 16 ans de se connecter à leurs plateformes préférées comme TikTok, Instagram ou SnapChat. Du jamais vu, puisque c’est la première fois qu’un pays met en place une telle interdiction.

En Chine, les autorités avaient déjà limité le temps d’accès de leurs jeunes à certaines plateformes, notamment de jeux en ligne. Mais pour la première fois, il s'agit d'une interdiction complète, et surtout, les parents n’ont pas leur mot à dire : si vous avez moins de 16 ans, vous n'aurez plus le droit d'aller sur les réseaux.

Une loi inédite

Le gouvernement a justifié sa décision au nom de la santé mentale de sa jeunesse, en évoquant la haine en ligne, le harcèlement ou encore les contenus extrémistes qui abondent sur la plupart des réseaux sociaux. Si le texte de loi qui a été adopté par le Parlement australien ne nomme pas précisément les sites qui vont être concernés, pendant les débats, l’exécutif a évoqué une liste assez précise. TikTok, SnapChat, Instagram et X, l’ancien Twitter, sont au centre de cette interdiction. Pour l’instant, les sites comme Google Classroom, une partie de YouTube, WhatsApp et Messenger ne semblent toutefois pas concernés.

Mettre les plateformes face à leurs responsabilités

L'idée de cette loi est de rendre les plateformes responsables. Souvent pointées du doigt pour leur inaction, elles ont un an pour appliquer cette interdiction. Le temps de trouver un moyen technique efficace pour couper l’accès aux utilisateurs qui ont moins de 16 ans et pour empêcher de nouveaux jeunes de s’inscrire sur leur réseau. Pour l’instant, le gouvernement ne prévoit pas de les autoriser à demander systématiquement un scan de leur pièce d’identité, et assure que des moyens de contrôle alternatifs existent. Si ces réseaux ne respectent pas la loi, ils s’exposeront, par ailleurs, à des amendes de plusieurs dizaines de millions d’euros.

Des parlementaires de l'opposition ont toutefois expliqué qu'il s'agissait d'un texte ridicule, bâclé, et que les jeunes trouveraient toujours un moyen de contourner l’interdiction. Mais le gouvernement estime qu’il a les parents avec lui, alors que dans le dernier sondage réalisé sur le sujet, 77% des Australiens interrogés affirment soutenir cette interdiction historique.

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