Santé : vers la fin des prises de sang avec des aiguilles ?

La firme américaine, Becton, Dickinson et Co semble avoir trouvé une alternative aux aiguilles dans les veines avec une technologie impliquant le système vasculaire capillaire.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les prises de sang pourraient être bientôt réalisées sans aiguilles dans les veines. (DIGICOMPHOTO/SCIENCE PHOTO LIBRA / SCIENCE PHOTO LIBRARY RF)

La dernière personne à avoir proposé d'en finir avec les prises de sang traditionnelles était Elizabeth Holmes, fondatrice de Theranos, la start-up star de la Silicon Valley, lancée au début des années 2000. On la présentait comme l'héritière de Steve Jobs et elle portait même des cols roulés noirs comme lui. Elle s'est retrouvée en une des magazines avec sa technologie qui promettait de réaliser des bilans sanguins à bas coût et presque sans douleurs.

L'entreprise a été valorisée à neuf milliards de dollars. Sauf qu'en 2015, le journaliste du Wall Street Journal, John Carreyrou, fils de l'ancien journaliste de TF1, Gérard Carreyrou, révélait que la technologie ne marchait pas et qu'Elizabeth Holmes avait camouflé cet échec. Elle a été condamnée à 11 ans et demi de prison en 2022 après un procès très médiatisé. L'affaire a même donné lieu à une mini-série, The Dropout.

Cette fois-ci, l'entreprise derrière cette nouvelle technologie est respectée et ce n'est pas une start-up inconnue. Becton, Dickinson et Co a plus d'un siècle d'existence. Elle a produit pendant la pandémie des kits Covid pour se tester chez soi, par exemple.

Une technologie sans douleurs

Son appareil, appelé le BD MiniDraw Collection System, permet donc de réaliser une prise de sang, non pas en enfonçant une aiguille dans la veine, ce qui peut faire peur, voire un petit peu mal, mais en prélevant six à 18 gouttes de sang provenant du système vasculaire capillaire par piqûre transcutanée, donc presque sans douleur. Le prélèvement se pratique en général sur les bords latéraux de la pulpe des doigts. La FDA, l'agence américaine du médicament, a donné son feu vert et en théorie, plus besoin d'aller dans un laboratoire puisqu'un pharmacien pourrait s'en charger. Le test sanguin pourrait servir à mesurer le taux de cholestérol ou l'hypertension, par exemple.

La technologie est donc prometteuse, d’autant plus qu'il s'agit d'un marché estimé à cinq milliards de dollars par la firme Allied Market Research et c'est important parce que 70% des décisions cliniques reposent sur les résultats des tests sanguins, selon Becton, Dickinson et Co. Il n'est pas impossible qu'un jour la technologie, apparemment très simple d'utilisation, permette aux patients de faire ce type de prélèvements eux-mêmes. Ils n'auraient plus alors à se déplacer dans un laboratoire, pas toujours facile d'accès dans les régions rurales et encore moins dans les pays pauvres.

En attendant, l'appareil sert à mesurer principalement les lipides dans le sang et la proportion de globules rouges, des tests sanguins très courants. Mais le laboratoire n'exclut pas de travailler sur des mesures plus complexes et pourquoi pas, à plus long terme, diagnostiquer certains cancers.

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