"Space out" : le Japon organise sa première compétition où les concurrents ne doivent surtout rien faire pendant 90 minutes
Pour la première fois à Tokyo, une grande compétition de "Space out", ou "Zoning out", a été organisée vendredi 3 novembre, sur une grande esplanade du centre-ville. Tous les compétiteurs, un peu plus d’une centaine, se sont retrouvés assis au sol, sur des matelas de yoga, ou des gros coussins, avec pour seule mission de s’échapper mentalement, de planer, de rêvasser.
Rêver les yeux ouverts
Le "Space out", c'est parvenir à faire le vide dans sa tête et à faire abstraction de ce qui vous entoure. Une sorte de méditation sportive, en public. Les règles de cette compétition sont simples. Elle est ouverte à tout le monde, il n’y a pas de catégories en fonction de l’âge, du sexe ou de l’expérience. Tout le monde se retrouve sur le même espace. Et quand l’organisateur donne le coup d’envoi, vous commencez à planer mentalement au milieu du public. L’épreuve dure généralement 90 minutes.
Vous êtes automatiquement éliminés si vous parlez, riez, fredonnez quelque chose, ou pire, si vous touchez à votre smartphone. Les gens qui planent au point de s’endormir sont aussi éliminés. Ensuite le classement de l’épreuve se fait en deux étapes. Le public donne d'abord une note à chaque candidat en fonction de la qualité de sa rêvasserie. Les dix meilleurs sont ainsi identifiés.
Contrer la vie trépidante
Ils sont ensuite départagés en fonction de la stabilité de leur rythme cardiaque. C’est-à-dire qu’au fil de la compétition, les juges prennent la tension des différents candidats et ils listent à la fin de l’épreuve ceux dont le rythme a le moins bougé pendant 90 minutes. Ainsi est désigné le champion du Space out.
Cette compétition est née en Asie, mais c'est la première au Japon. Des épreuves ont déjà eu lieu à Taïwan, en Malaisie ou encore en Chine. Mais les grands champions de la région sont en Corée du Sud, où il y a des compétitions de space out depuis presque une dizaine d’années. À l’origine, les organisateurs voulaient encourager les gens à faire une pause dans leur vie souvent très trépidante, où les entreprises sont assez oppressantes. Le but était de montrer qu’il n’est pas honteux de prendre du temps non productif, du temps pour ne rien faire.
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