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C'est ma maison. De nouvelles villes se lancent dans l’encadrement des loyers

Bordeaux, Lyon, Montpellier, et une partie de l'Ile-de-France vont appliquer l'encadrement des loyers à partir de l'année prochaine. L'occasion de faire un bilan de l'encadrement à Paris et d'envisager les autres solutions. 

Article rédigé par franceinfo - Charlie Cailloux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Plusieurs villes en régions vont appliquer l'encadrement des loyers à partir de l'année prochaine. Photo d'illustration (PHOTONONSTOP RF / GETTY IMAGES)

À Lyon, Villeurbanne, Bordeaux, Grenoble, Montpellier et dans une partie de la proche banlieue parisienne, des plafonds de loyer pourraient s’appliquer à partir de l’année prochaine (comme c’est déjà le cas à Paris et à Lille). Charlie Cailloux, conseiller juridique pour le site immobilier PAP.fr, nous explique pourquoi toutes ces villes se décident à appliquer ces plafonds de loyer.

franceinfo : Pourquoi d’un coup toutes ces villes se réveillent ?

Charlie Cailloux : Dans certaines de ces villes, il y a eu des changements de majorité municipale en mars et en juin dernier, donc de nouveaux maires, de nouveaux conseillers municipaux qui soutiennent la mesure, souvent proches d’Europe Écologie Les Verts. Et novembre 2020, c’était le dernier délai pour demander au ministère du Logement, l’application de l’encadrement des loyers. Voilà pourquoi ces villes se réveillent maintenant ! La demande de ces villes doit être validée par le ministère et l’encadrement des loyers pourrait entrer en vigueur dans ces villes dès l’année prochaine.

L’encadrement des loyers est plutôt décrié, on l’accuse d’être inefficace à Paris !

À Paris, ce sont surtout les petites surfaces qui sont impactées par l’encadrement. Or, la demande de studios est telle que certains propriétaires (pas tous évidemment) peuvent se permettre de trouver des locataires même avec un loyer au-dessus du plafond. Depuis 2018, une amende est prévue lorsque le propriétaire loue au-delà du loyer autorisé, mais en réalité aucun locataire n’a envie de partir à l’affrontement avec son bailleur.

Pour dire les choses crûment, à Paris, quand on a un logement, on est déjà content. Et puis c’est vrai que la notion de complément de loyer permet au propriétaire de dépasser légalement le plafond dans certains cas. Le problème, c’est que la loi est hyper floue sur cette histoire de complément de loyer. Et ça permet des abus. 

La solution pour faire baisser les loyers, c’est de construire plus de logements ! 

Oui effectivement ! Si on multiplie le nombre de logements disponibles, on étanche la demande et les prix baissent. Le problème, c’est qu’il faut construire beaucoup, que ça prend beaucoup de temps de construire et qu’il faut du foncier. L’encadrement des loyers, au moins, c’est une mesure immédiate qui peut soulager un peu les locataires mais qui ne règle pas le problème de l’insuffisance de logements dans les métropoles. On pourrait même craindre que ça l’aggrave en dissuadant certains bailleurs de louer.  

Mais finalement, est-ce que les métropoles attirent encore ? Après le premier déconfinement, vous nous aviez dit que beaucoup de ménages cherchaient plutôt à sortir de la ville pour avoir plus grand et plus vert ? 

Oui, c’est ce que l’on constate dans les recherches de logements sur notre site. Et un sondage récent (Les Français et les villes moyennes, mené par Kantar pour La Fabrique de la Cité, une filiale de Vinci) indique que 21% des Français veulent quitter leur lieu de vie. Le pourcentage monte à 30% pour les habitants des grandes villes, et même à 36% pour ceux de l’agglomération parisienne.

Seuls 14% des sondés déclarent vouloir habiter dans l’agglomération parisienne dans l’avenir. Et les communes qui ont la cote, ce sont les villes moyennes dans lesquelles 40% des Français s’imaginent vivre. Des villes qui cumulent les avantages de la ville et de la campagne, dans lesquelles l’immobilier est abordable et où il n’est pas question d’encadrement des loyers.    

De Particulier à Particulier. (PAP.FR)

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