AVC : des inégalités sociales liées notamment au délai de prise en charge
Le ministère de la Santé a publié cette semaine une étude prouvant l’existence d’inégalités sociales impressionnantes face aux accidents vasculaires cérébraux, les AVC.
Cette semaine, le ministère de la Santé a publié une étude prouvant l’existence d’inégalités sociales marquantes face aux accidents vasculaires cérébraux, les AVC. Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au magazine de la Santé sur France 5.
franceinfo : Cette étude montre vraiment que le niveau de vie modifie le risque d’AVC et d’en garder plus ou moins de séquelles ?
Géraldine Zamansky : Tout à fait, elle a été réalisée par la DREES, le service de statistiques du Ministère de la Santé. Et l’essentiel est résumé dans le titre. Je cite : "En France, les AVC sont plus fréquents, plus graves et moins souvent pris en charge en unité spécialisée pour les personnes les plus modestes."
Un constat terrible. Car ces accidents vasculaires cérébraux, ce sont donc des anomalies brutales dans l’arrivée du sang au niveau du cerveau. Soit parce qu’un vaisseau se bouche : alors, l’oxygène n’arrive plus dans certaines zones où les neurones risquent de mourir. Soit parce qu’un vaisseau se perce et crée une hémorragie qui est aussi dangereuse.
Et le cerveau étant aux commandes de notre corps, les dégâts générés peuvent avoir des conséquences différentes sur la possibilité de bouger, parler, réfléchir...
Mais comment peut-il y avoir un lien direct entre ces problèmes de vaisseaux dans le cerveau, et la richesse des personnes touchées ?
Les auteurs de cette étude rappellent qu’un lien a déjà été identifié entre le faible revenu et les grandes causes des AVC. C’est-à-dire des conditions de vie et d’alimentation favorisant le diabète et l’hypertension artérielle, qui abîment les vaisseaux. Ou le tabagisme. Et cette étude montre non seulement que les moins riches risquent davantage de faire un AVC, mais qu’en plus, ils en garderont plus de séquelles lourdes, comme la paralysie.
Ces différences ont été observées pour des AVC similaires au départ, mais comment l’argent peut-il en transformer les conséquences, c’est grâce à des soins privés ?
Cela serait surtout lié au délai de prise en charge. Car il existe aujourd’hui des services spécialisés capables de faire le diagnostic d’un vaisseau bloqué par exemple, et de le déboucher ! Cela limite la mort des neurones et donc les séquelles. Mais il faut arriver à temps.
Or, les symptômes d’alerte seraient moins connus par les populations défavorisées. Donc, il faut bien sûr d’autres actions mais déjà, améliorer l’information. Les signes plus faciles à repérer, c’est la paralysie partielle, au niveau d’un bras ou d’une jambe, ou du visage avec une bouche tordue. Les mots qui sortent n’importe comment ou pas du tout.
Mais attention, des problèmes d’équilibre, de vision ou une sorte de confusion peuvent aussi traduire un AVC. Le réflexe, c’est alors le 15. Et même si ça passe au bout de quelques minutes. Cela peut être un accident dit transitoire, qui annonce quelque chose de plus grave. Il ne faut rien minimiser avec ce type de symptômes !
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