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C'est ma santé. 70 000 personnes se font opérer d'un "oignon" chaque année en France

L'hallux valgus, communément appelé "oignon" peut avoir plusieurs origines. Cette déformation de l'avant-pied entraîne des dizaines de milliers d'interventions chirurgicales en France chaque année.

Article rédigé par franceinfo, Bruno Rougier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un hallux valgus (un oignon) sur le pied d'une femme. (MAXPPP)

La déformation de l'avant-pied au niveau du gros orteil entraîne 70 000 opérations en France chaque année. Les spécialistes parlent d'hallux valgus plus connu du grand public sous le nom d'oignon.

D'où vient cette malformation ?

Plusieurs causes sont possibles, d'abord cela peut résulter de l'anatomie du pied ; par exemple la déformation est plus fréquente chez les personnes qui ont un pied égyptien, c'est-à-dire dont le gros orteil est plus long que le second. Ensuite, les chaussures peuvent accélérer la déformation en serrant le pied parce qu'elles ont un bout pointu ou quand elles sont à talons ce qui entraine le pied vers l'avant, à l'endroit le plus étroit. Ce problème de pied concerne principalement les femmes qui représentent neuf cas sur 10. En consultation, les médecins reçoivent deux profils de patients : des trentenaires qui souffrent d'une déformation dès la naissance et des personnes âgées de plus de 50 ans pour lesquelles la déformation s'est installée au fil des ans.

Comment être sûr que l'on souffre d'un oignon ?

Il arrive qu'on ressente une douleur au niveau du gros orteil après une longue randonnée, après avoir fait un sport qui nécessite d'être debout ou même après une journée de marche. En principe, cette douleur diminue au repos, mais elle peut revenir brusquement, sans raison, même en pleine nuit. Au fil des mois, l'inflammation augmente et une zone rouge et chaude apparaît sur le côté de l'orteil. Il devient alors de plus en plus difficile de se chausser. À ce stade, on peut mettre des chaussures adaptées en matériaux souples, sans coutures ni verni. Des semelles orthopédiques peuvent aussi soulager en cas de douleurs sous le pied. Ce n'est qu'après avoir essayé toutes ces méthodes qu'une opération peut être envisagée, mais jamais uniquement pour des raisons esthétiques.

Deux techniques d'intervention 

Il existe différentes pratiques opératoires. L'idée générale c'est de sectionner les os déformés pour les redresser. Aujourd'hui, pour accéder à l'os, le chirurgien dispose de deux techniques. La plus ancienne, la chirurgie classique est dite à ciel ouvert : le chirurgien pratique une large incision pour atteindre l'os et le redresser à l'aide de vis, d'agrafes et de broche. L'avantage, c'est qu'il voit parfaitement ce qu'il fait.
Plus récemment est apparue une chirurgie qui ne nécessite que quelques millimètres d'incision pour atteindre l'os. L'opération dure moins longtemps, les suites opératoires sont plus simples avec des cicatrices pratiquement invisibles. Un patient, même âgé, peut au bout de trois jours faire une petite promenade en appuyant normalement sur le pied. C'est une garantie de guérison rapide. Mais attention, cette chirurgie demande une formation particulière et le chirurgien n'a pas de vision directe de l'opération puisqu'il suit son travail sur un écran.

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