C'est ma santé. Comment détecter et traiter la phobie scolaire
Certains élèves refusent d'aller à l'école. Ce n'est pas toujours un caprice, la phobie scolaire est le signe d'un malaise persistant.
Certains enfants développent de véritables phobies scolaires. Un vrai problème dont on a parlé aux entretiens de Bichat, qui se sont tenus du 5 au 7 octobre 2017 à Paris. Et c'est important d'intervenir maintenant, en début d'année.
Des causes multiples
Les phobie scolaires ont plusieurs causes. Il y a d'abord des causes individuelles, qui tiennent à l'enfant. Une anxiété face à sa classe, la crainte de ne pas être à la hauteur, des mauvaises relations avec ses camarades ou un enseignant.
Il ne faut pas aussi négliger les difficultés d'apprentissage, soit parce qu'il a du mal à suivre, soit au contraire, parce qu'il est surdoué.
Il peut aussi y avoir des raisons familiales : certains enfants qui entretiennent des relations très étroites avec leurs parents ne supportent pas la séparation pendant les heures d'école. L'enfant peut aussi être perturbé par des évènements familiaux douloureux comme une perte ou une séparation.
Enfin, la cause de cette phobie peut aussi venir de l'école elle-même. Un jeune peut avoir peur de vivre avec des camarades de classe qui lui sont imposés, d'autres ne supportent pas ce qu'ils considèrent comme une pression scolaire.
Des symptômes à prendre au sérieux
En principe les parents ne peuvent pas passer à côté : chaque matin l'enfant se plaint de douleurs abdominales, de maux de tête, de vertiges. Il peut vomir, avoir des crises de spasmophilie, crier, pleurer au moment de quitter le domicile. Dans les cas les plus graves, il peut être pris d'une attaque de panique. Autant de signes qui disparaissent pendant les vacances et qui reviennent dès la reprise des cours.
Quels que soient les symptômes, il faut comprendre ce qui se passe : un bilan pédagogique et un bilan psychologique sont souvent indispensables pour déterminer les causes du trouble. Et surtout, il faut agir très vite pour ne pas laisser s'installer cette phobie qui est loin d'être rare : on estime que 1% à 3% des enfants scolarisés en sont victimes.
Une phobie qui se traite
La solution doit toujours être individuelle, et adaptée aux facteurs en cause. Dans tous les cas, cela passe par un travail avec la famille sous forme d'entretiens individuels ou en groupe. C'est indispensable pour repérer le rapport que les parents ont avec la scolarité de leur enfant.
En ce qui concerne les médicaments, attention à ne pas se précipiter tout de suite sur les antidépresseurs ou sur les anxiolytiques qui, d'ailleurs, ne doivent être pris que sur une courte période.
Ces médicaments ne sont pas la seule solution. A côté il faut construire un projet, un plan pour ramener l'enfant vers l'école. Un retour qui peut se faire à temps partiel mais qui doit être rapide pour éviter un trop grand décalage avec les autres élèves car pendant que l'enfant est absent, le programme scolaire continue à avancer.
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