Cet article date de plus de trois ans.

C'est ma santé. La déprime Covid

Avec le regain de l'épidémie et les prévisions d'un automne et d'un hiver qui risquent d'être très perturbés par le retour du coronavirus, les Français ont le moral plombé par la crise sanitaire et ses conséquences, en particulier par les restrictions liées au couvre-feu. Et le changement d'heure la nuit prochaine ne va pas arranger les choses.

Article rédigé par franceinfo, Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le regain de l'épidémie de coronavirus, la pluie, l'automne et le changement d'heure : les Français n'ont pas le moral. (illustration) (MAXPPP)

N'oubliez pas cette nuit, le changement d'heure, la nuit va désormais tomber plus tôt et ça ne va pas arranger le moral des Français qui est déjà plombé par l'épidémie de Covid-19 et les inquiétudes sur l’avenir.

Ce blues est-il tangible? Est-ce que les médecins ont plus de travail ? On en parle avec Jean-Paul Hamon, médecin généraliste à Clamart, dans les Hauts de Seine, et président d'honneur de la Fédération des médecins de France.

franceinfo : Est-ce que vous voyez arriver dans votre cabinet des personnes qui sont plus inquiètes, plus angoissées, plus stressées on va dire qu’il y a un an, avant l'épidémie ?

Jean-Paul Hamon : Oui, évidemment. Moi, j'en ai vu même qui étaient très déprimées. J'ai vu une femme qui était vraiment au bord du burn out, qui gardait ses deux enfants en bas âge, qui avaient 2 ans et 5 ans. Il n'y avait pas de crèche, il n'y avait pas d'école. Elle faisait plus de télétravail à la maison. Je peux vous dire qu’il était temps que le confinement s'arrête et que l'école reprenne. Là, la pauvre, elle n'aurait jamais tenu le coup.

Les personnes actives que vous voyez arriver dans votre cabinet qui disent j'en peux plus, suis au bout du rouleau. Qu'est-ce que vous faites ? Vous les arrêter ?

Un arrêt de travail, il y en a pour qui on est vraiment obligé de les arrêter parce qu'ils ne peuvent vraiment plus tenir le coup. Il y a des gens qui sont hyper angoissés à l'idée de prendre des transports, à l'idée d'aller dans l'entreprise où ils voient des gens qui ne sont pas toujours extrêmement sérieux et qui ne respectent pas les mesures barrières. C'est vrai qu'il y a beaucoup plus de stress et beaucoup plus d'inquiétude avec cette épidémie qui dure.

Quand vous les arrêtez, c’est pour combien de jours ? Parce qu'il y a aussi peut-être, le risque de s'auto-isoler chez soi et de déprimer un peu plus ?

Alors on commence, on essaye de commencer par trois ou quatre jours. On essaye de finir la semaine ou on met une semaine. Et puis, à ce moment-là, on leur demande de les revoir pour voir si ça va mieux. Si le fait de se poser un peu leur a permis de reprendre leurs esprits et de retrouver des forces.

Est-ce que l'arrivée de l'hiver avec le froid, la nuit qui tombe plus vite, la pluie, est-ce que ça aussi, ça joue, ça va s'accumuler sur le moral des Français ?

Bien sûr que ça joue, moi-même quand j'ai vu arriver les premiers jours de flotte, je me suis dit : purée, on va en avoir encore pour six mois, c'est pas possible. Donc, je comprends très bien que les gens dépriment quand ils voient arriver l'hiver. Quand en plus, on ne pourra pas aller au restaurant comme on veut, ni aller dans des bars avec des copains. Et puis que même si on rencontre des amis, il va falloir limiter le nombre d'amis. On ne pourra pas faire de grosse fête, c'est clair.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.