C'est ma santé. Qu'est-ce-que la listeria ?
La listériose, ou listeria a été découverte récemment dans une entreprise de charcuterie girondine. Elle vient également de faire l'objet d'une publication dans la revue britannique Lancet Infectious Diseases.
La listériose, ou listeria vient de faire l'objet d'une publication dans la revue britannique Lancet Infectious Diseases. Jeudi 26 janvier, la bactérie a été découverte dans deux produits d'une entreprise de charcuterie bordelaise.
400 malades de listérioses chaque année
La listériose est provoquée par une bactérie appelée listeria monocytogènes. Elle touche environ 400 personnes chaque année en France. Cette maladie fait d'ailleurs l'objet d'une déclaration obligatoire depuis 1999 : toute personne contaminée doit être signalée par le médecin. Loin d'être bénigne, la listériose peut entraîner deux types de maladies. D'abord, une septicémie, c'est-à-dire une infection du sang (la forme la plus grave car elle touche les personnes les plus fragiles), mais également une atteinte neurologique appelée une neurolistériose, et qui se manifeste par une méningite. Dans les deux cas, le pronostic vital des personnes contaminées est fortement engagé.
Femmes enceintes et personnes âgées touchées
Dans les travaux qui viennent d'être publiés par des chercheurs de l'Université Paris Descartes, de l'Institut Pasteur et de l'Assistance-Publique Hôpitaux de Paris, deux catégories de la population sont principalement touchées par cette maladie : les femmes enceintes et les personnes de plus de 65 ans. Chez les femmes enceintes, cette infection bactérienne a des conséquences très graves : seulement 5 % des grossesses se déroule normalement. Parmi les bébés qui naissent, certains présentent des problèmes respiratoires et neurologiques qui peuvent être létales. Concernant les personnes âgées touchées, les deux tiers décèdent ou conservent des séquelles.
De l'espoir avec de nouveaux traitements
Deux avancées très concrètes ont récemment fait progresser les traitements. Les scientifiques ont d'abord repéré qu'une famille d'antibiotiques, les aminosides, donnait de très bons résultats sur les personnes contaminées par la listeria. C'est une découverte très intéressante car ce médicament ne faisait pas partie jusqu'à présent des antibiotiques recommandés habituellement pour traiter cette infection. Ensuite, les auteurs de cette étude ont fait une autre observation très intéressante : ils ont montré qu'il fallait éviter les traitements à base de corticoïdes alors que ces anti-inflammatoires sont couramment prescrits dans le cas d'une infection par la listeria.
Enfin, ces travaux ont ouvert une perspective de première ordre : ils ont prouvé que le patrimoine génétique de certaines personnes pourrait expliquer leur sensibilité à la listeria. C'est une découverte étonnante car, jusqu'à présent, personne n'avait imaginé une piste génétique.
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