Cancer de la prostate : comment mieux le diagnostiquer et limiter sa progression ?

Le cancer le plus fréquent chez l’homme en France, c'est le cancer de la prostate. Un nouveau test prometteur pourrait réduire sa progression. Les précisions de Martin Ducret.
Article rédigé par franceinfo - Martin Ducret
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Test sanguin pour le cancer de la prostate. (Illustration) (SCIENCE PHOTO LIBRARY RF / GETTY IMAGES)

Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, nous parle aujourd’hui du cancer le plus fréquent chez l’homme dans notre pays, le cancer de la prostate. Et en particulier d’un nouveau test pour affiner son diagnostic et d’un régime alimentaire pouvant réduire sa progression.

franceinfo : Tout d’abord, parlez-nous de ce test prometteur ?

Martin Ducret : C’est un test urinaire développé et testé au cours d’une étude américaine sur plus de 700 patients, qui a la spécificité de détecter si un cancer de la prostate est agressif ou non. Il faut savoir que ce cancer ne provoque habituellement pas de symptômes au début de son évolution, donc pour le dépister, à partir de 50 ans, on peut mesurer si le taux d’un marqueur, le PSA (Prostate specific antigen), est élevé dans le sang.

Si c’est le cas, le patient réalise une imagerie de la prostate, une IRM, et si les images sont suspectes, il faut confirmer le diagnostic grâce à des biopsies, c'est-à-dire des prélèvements de petits bouts de prostate qui vont être analysés.

Et ce test urinaire permettrait, pour un certain nombre de patients, d’éviter de subir une biopsie ?

Oui, probablement. D'après le Pr Karim Fizazi, cancérologue à l’institut Gustave Roussy à
Villejuif, "ce test à l’avantage d’être beaucoup plus précis que le PSA, car il arrive à différencier les cancers à risque de métastases, responsable de décès, des autres formes de cancer de la prostate, moins agressives."

Grâce à ce test, la biopsie, qui n’est pas un geste anodin, pourrait ne plus être automatiquement réalisée chez les patients présentant un taux de PSA élevé avec des images suspectes à l’IRM, mais seulement chez ceux dont le test urinaire est positif.
"Mais pas de précipitation non plus, m’a signalé le Pr Fizazi, même si ce test semble très prometteur, il nécessite une validation à plus grande échelle avant d’être un jour disponible dans nos laboratoires."

La deuxième étude dont vous voulez nous parler, concerne les bénéfices d’un régime riche en végétaux chez des patients souffrant d’un cancer de la prostate ?

Oui, une étude sur plus de 2000 patients suivis sur 20 ans qui révèle que la progression de ce cancer est deux fois moins élevée chez les patients consommant le plus de repas abondants en graines, fruits et légumes. Pour le Pr Fizazi, "ces résultats, même s’ils doivent être confirmés, sont encourageants. D’ailleurs de nombreux travaux ont déjà prouvé qu'un tel régime, riche en antioxydants et à l’action anti-inflammatoire, a un effet protecteur sur l’apparition des maladies cardiovasculaires et du diabète.

Donc conseiller un régime généreux en végétaux aux patients atteints de cancer de la prostate, souvent âgés de plus de 60 ans, et traités par des hormonothérapies, leur permettra a minima de les prévenir de ces maladies chroniques, et au mieux de freiner la progression de leur cancer.

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