Comment décoder les pleurs des bébés ?

Une étude sur les pleurs de 24 bébés, filles et garçons, enregistrés durant les quatre premiers mois de leur existence, a permis d'identifier trois causes parmi les plus fréquentes, liées à ces pleurs : la faim, l'inconfort et l'isolement.
Article rédigé par franceinfo - Martin Ducret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Comment comprendre les pleurs des bébés ? Comment les interpréter ? Une étude a analysé 40.000 pleurs de 24 bébés, filles et garcons, enregistrés à domicile, durant quatre mois. (Illustration) (BALLYSCANLON / PHOTOGRAPHER'S CHOICE RF / GETTY IMAGES)

Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin nous parle aujourd’hui des pleurs des bébés, suite à une étude associant l’université de Saint-Etienne, le CNRS et l’Inserm, qui a cherché à décoder leur signification, et à évaluer notre capacité à les différencier. 

franceinfo : Parlez-nous de cette étude ? 

Martin Ducret : Pour ce travail, les chercheurs ont analysé près de 40.000 pleurs de 24 bébés, filles et garçons, enregistrés à domicile, pendant les quatre premiers mois de leur vie. Ils ont d’abord identifié la cause des pleurs, en fonction du contexte qui les avait déclenchés, grâce à l’aide des parents.

Et trois causes fréquentes étaient à l’étude : la faim, l’inconfort (quand la couche est pleine par exemple) et l’isolement (quand le bébé se sent seul). Une fois ces trois causes identifiées grâce au contexte, ils ont fait écouter les enregistrements des pleurs de nourrissons, à une intelligence artificielle et également à des humains. 

Et quels sont les résultats ? 

Et bien, ni l’oreille humaine, ni la machine n’ont pu faire la différence entre ces trois causes. “C’est-à-dire qu’il semble impossible de savoir pourquoi un bébé pleure, rien qu’en l’écoutant, m’a expliqué le Professeur Nicolas Mathevon, de l’Université de Saint-Etienne, un des responsables de l’étude. Il m’a quand même précisé “qu’un pleur peut renseigner sur le degré de détresse du nourrisson.” En cas de douleur par exemple, un bébé pleurera avec plus de puissance, et surtout plus de rugosité dans la voix. 

Ça signifie qu’il faut s'inquiéter dès que les pleurs deviennent plus intenses ? 

Dans la plupart des cas non, heureusement. En fait, c’est normal qu’un bébé pleure, parfois avec intensité, quand il a faim, se sent inconfortable ou quand il a mal, en cas de colique digestive par exemple. Pleurer est un important signal de communication, pour alerter les personnes qui s’occupent du bébé, et pour solliciter leur aide. 

En cas de pleurs, la première chose à faire est de prendre le bébé dans ses bras, pour le rassurer et le calmer. Ensuite, il faut essayer d’identifier le contexte de survenue des pleurs, le nourrir s'il a faim, ou lui changer sa couche, si elle est pleine, par exemple.

Mais dans certains cas, les pleurs se prolongent et s'intensifient, et les parents se retrouvent souvent impuissants face à leur nourrisson, surtout si c’est leur premier bébé. Il ne faut pas hésiter à en parler avec un médecin. Mais il faut aussi se rassurer. Contrairement à ce que l’on pense habituellement, être parent et savoir interpréter les pleurs de son bébé, ce n’est pas instinctif, ça s’apprend avec l’expérience. 

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