L’utilisation d’un grand ballon, dit "Suisse", améliore et réduit le déroulement d’un accouchement

Les Brésiliens sont tellement passionnés par le ballon rond qu’ils lui font une place dans les maternités ! Enfin, un ballon bien plus imposant que les adeptes du Pilates connaissent bien.
Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une femme enceinte, assise sur un ballon de gym, calcule le rythme de ses contractions sur sa montre. (Illustration) (MARTINPRESCOTT / E+ / GETTY IMAGES)

Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5, nous parle aujourd'hui d’une recherche qui a vraiment proposé à des femmes sur le point d’accoucher, de s’y préparer à l’aide d’un ballon. 

franceinfo : Il s'agit d'un ballon bien plus grand que celui des footballeurs ?

Géraldine Zamansky : Absolument. Ce gros ballon dit "Suisse" est plus connu des adeptes de Pilates que des footballeurs. Son utilisation par des femmes arrivées à la maternité en pleines contractions, aurait réduit de 3 heures leur temps de "travail", sympathique terme gynécologique, jusqu’à l’accouchement.  

Et cela aurait diminué la douleur de 2 points sur la fameuse échelle de 1 à 10, ainsi que la fatigue et l’anxiété. Avec même une réduction du recours à la césarienne de 26 à 12% chez les 100 femmes qui en ont bénéficié par rapport aux 100 malchanceuses du groupe "témoin".  

Des résultats assez intéressants ! 

Oui, réellement, comme me l’a confirmé le Pr Elie Azria, chef de la maternité de l’Hôpital Paris Saint-Joseph. D’ailleurs, son service propose déjà aux patientes ce type de ballon, avant l’accouchement. Mais sans l’accompagnement d’un kinésithérapeute spécialisé, comme dans l’étude brésilienne, où différents exercices étaient proposés, en fonction de l’avancée du travail.  

Certains seraient difficiles à réaliser avec une anesthésie péridurale, qui peut réduire la maîtrise des mouvements. Or, la péridurale est bien plus fréquente en France qu’au Brésil. Il y a d’autres différences comme des taux de césarienne très inférieurs, donc impossible d’imaginer une transposition directe ici, des résultats de cette étude. Mais pour le Pr Azria, le simple fait de s’asseoir sur ces gros ballons, en bougeant doucement permet déjà de bien mobiliser le bassin.  

Cela facilite l’assouplissement des ligaments, des articulations, la fameuse dilatation du col de l’utérus. Cette incroyable ouverture qui va permettre le passage du bébé. Et sa descente est bien sûr facilitée par la position plus verticale.  

Mais en maternité, nous avons tous plutôt l’image de l’accouchement en position allongée ? 
 
Oui, mais tout en étant bien gynécologue obstétricien hospitalier, le Pr Azria est capable de reconnaître que la médicalisation de l’accouchement peut avoir des aspects négatifs. Comme le fait de rester allongée des heures. L’objectif serait donc de trouver un nouvel équilibre.

Avec par exemple, une anesthésie péridurale dosée différemment, pour freiner la douleur, tout en préservant une plus grande liberté de mouvement. Et l’aide de sortes de hamacs et de "lianes" pour mieux accompagner les contractions, en plus du ballon. Bref, améliorer les conditions de la naissance tout en préservant la sécurité de la mère et de l’enfant ! 

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