Les animaux, sources de médicaments
Les chercheurs ont parcouru le monde pour récupérer 203 animaux appartenant à des familles très différentes : des araignées, des scorpions, des abeilles, des fourmis, des serpents, des lézards ou encore, des anémones de mer, des escargots marins, des raies et certains poissons. Ces animaux vont de quelques grammes à plusieurs kilos comme le serpent mamba que l'on trouve en Afrique Sub-saharienne. Tous produisent un venin ou une salive qui contient des centaines de molécules différentes dont certaines pourraient jouer un rôle thérapeutique.
Et cela n'est pas une hypothèse, c'est une certitude. Il y a déjà des exemples. L'anti-douleur le plus efficace au monde provient d'un venin d'escargot marin, un antidiabétique a été trouvé dans la salive d'un lézard appelé monstre de Gila.
Aujourd'hui on a besoin de nouvelles sources de médicaments car la recherche marque un peu le pas, il est de plus en plus difficile de fabriquer de nouvelles molécules par une approche chimique. Les scientifiques se tournent donc vers la nature car les plantes et les animaux venimeux sont une source de molécules qui peuvent être intéressantes pour notre santé. Encore faut-il les repérer et les rendre accessibles et disponibles. C'est le but de ce programme européen VENOMICS.
Les premiers résultats sont là
Après la récolte des animaux, les scientifiques ont effectué une analyse génétique des tissus des glandes mais aussi des venins et de la salive des 203 animaux récupérés. Et ils ont repéré 4.000 toxines qui pourraient représenter un intérêt thérapeutique. Une goutte d'eau si l'on imagine que sur Terre il en existerait entre 40 et 50 millions.... Mais cette goutte d'eau s'avère déjà très intéressante car parmi ces 4.000 molécules qui ont été produites, caractérisées et dont on a commencé à étudier l'activité biologique certaines pourraient effectivement s'avérer efficaces. Il y a un réel espoir de trouver de nouveaux médicaments. Mais attention à ne pas aller trop vite. Pour l'instant les scientifiques évoquent entre 30 et 40 molécules qui pourraient être efficaces contre la douleur, pour soigner le diabète ou pour moduler certains dysfonctionnements du système immunitaire ; on devrait avoir uneconfirmation d'ici à la fin de l'année. Il faudra alors faire des études en laboratoire sur des cellules, puis sur des animaux avant de passer à des essais cliniques sur l'homme. Ce n'est donc pas pour demain mais la porte est entr'ouverte !
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