Les bonnes résolutions pour préserver sa santé cérébrale
Le risque zéro n'existe pas, certes, mais surveiller son sommeil, son alimentation ou sa forme physique permet de réduire celui des maladies neurologiques. Le docteur Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, explique comment prendre soin de sa santé cérébrale en étant vigilant à plusieurs points essentiels.
franceinfo : Il existe certains facteurs qui peuvent donner un indice sur la santé cérébrale ?
Martin Ducret : Oui, la revue de référence Neurology a récemment publié un article qui met en évidence une dizaine de facteurs à prendre en compte pour préserver la santé de son cerveau. En guise de bonnes résolutions pour cette nouvelle année, les auteurs de l’article invitent les médecins et chacun d’entre nous à prendre conscience de l’importance de ces paramètres, sachant que dans le monde les maladies neurologiques touchent plus de 3 milliards de personnes et sont la première cause de maladie et de handicap. En France, par exemple, plus d’un million de personnes sont touchées par une démence, comme la maladie d’Alzheimer, et chaque année, toutes les 4 minutes une personne est victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Quels sont ces facteurs de vigilance ?
Les 3 premiers sont ceux que j’ai l’habitude d’appeler les 3 piliers essentiels de notre santé : le sommeil, l’alimentation et l’activité physique. Chacun d’entre nous doit se demander si en règle générale il dort suffisamment et se sent reposé, s'il mange sainement, et s'il arrive à pratiquer des exercices physiques régulièrement. Dans le cas contraire, le but est d’essayer de tendre vers ces objectifs, avec de l’aide extérieure si nécessaire. Ensuite, il est important de limiter la consommation de substances toxiques pour le cerveau, comme la cigarette et l’alcool. Profitez-en d’ailleurs pour essayer le mois de janvier sans alcool, vos neurones vous diront merci !
Les auteurs de l’article insistent aussi sur le dépistage et le contrôle de l’hypertension artérielle ?
Oui, si vous ne l’avez pas fait en 2024, c’est le moment de mesurer votre tension artérielle car plus la tension artérielle est élevée, plus l’apparition de certaines maladies cérébrales est augmentée. Par ailleurs, si vous avez plus de 40 ans, c’est l’âge à partir duquel il faut surveiller sa glycémie et son taux de cholestérol grâce à une prise de sang. Pour protéger son cerveau, il est judicieux de se prémunir contre les traumatismes cérébraux – je vous conseille de porter un casque en faisant du vélo, par exemple – et aussi de se défendre contre certaines infections grâce à la vaccination. Donc, vérifiez si votre calendrier vaccinal et celui de vos enfants – si vous en avez – sont à jour.
Il est également important de maintenir des interactions sociales. Pourquoi ?
Absolument, éviter l’isolement et interagir avec d'autres personnes est primordial pour ralentir les effets du vieillissement du cerveau. Les auteurs de l’article appellent aussi à préserver notre santé mentale en soignant les troubles de l’humeur, comme la dépression et l’anxiété, pour éviter l’apparition ou ralentir la progression des maladies neurologiques. Oui la santé mentale – qui est la grande cause nationale de l’année 2025 – est intimement liée à notre santé cérébrale, il ne faut donc pas la négliger.
Bibliographie :
Neurology (article en anglais)
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.