Ménopause : seulement 15% des femmes reçoivent des traitements efficaces
Un très mauvais sommeil cet été à cause de la chaleur ? Un changement de tenue en catastrophe à cause d’une transpiration extrême ? Vous avez alors un tout petit aperçu des effets de la ménopause. Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5, revient aujourd'hui sur une étude publiée cette semaine, sur la mauvaise prise en charge d'une grande majorité de femmes, en matière de ménopause.
franceinfo : Cette étude montre d’importantes carences dans la prise en charge de cette révolution hormonale ?
Géraldine Zamansky : Exactement. Selon cette étude internationale, même dans les pays riches, seulement 15% des femmes, souffrant de symptômes de la ménopause, bénéficieraient d’un traitement efficace. Or, huit fois sur dix, elles subissent les bouffées de chaleur que vous avez évoquées, très perturbantes pour le sommeil et la vie quotidienne.
Car l’action des hormones produites par les ovaires ne se limite, en fait, pas du tout aux règles. Leur disparition peut donc aussi provoquer des troubles de l’humeur et de la concentration, avec un risque de dépression. Sans oublier des douleurs articulaires, des problèmes urinaires et des difficultés intimes, à cause d’une sécheresse vaginale ou encore une perte de désir sexuel, une importante prise de poids…
En plus de préciser cet ensemble éprouvant, les auteurs de cette étude pointent les grandes variations d’une personne à l’autre. Y compris sur l’âge auquel commencent ces perturbations. Parfois, bien avant le cap de la cinquantaine.
Il y a même des effets plus discrets comme l’ostéoporose, la fragilisation des os ?
Cela fait partie de ce que les auteurs appellent les "conséquences silencieuses" de la perte des deux hormones dont nous parlons, les œstrogènes et la progestérone. Les os ne sont pas les seuls touchés. Les vaisseaux sanguins aussi, avec une augmentation du risque d’infarctus et d’AVC, l’accident vasculaire cérébral.
Alors l’étude conclut à l’urgence de bilans personnalisés systématiques, pour toutes les femmes autour de ce cap. Même si elles n’ont aucun symptôme perceptible. Car il existe des solutions. La principale consiste à remplacer ces hormones, justement.
Cela semble simple, pourquoi si peu de femmes en bénéficient ?
Les auteurs dénoncent l’effet d’une ancienne étude américaine qui évoquait des risques de cancer du sein, non confirmés depuis. Le Dr Michel Mouly, gynécologue-obstétricien, le déplore d'autant plus que les traitements français ont toujours été différents. Comme il est aussi oncologue, il s’appuie sur cette double spécialité pour rassurer de trop nombreuses femmes restées sans traitement, malgré leurs difficultés.
Les ordonnances et le suivi doivent bien sûr être définis individuellement, et adaptés dans le temps. Mais les enjeux ne sont pas seulement médicaux. Il faut aussi lever les tabous qui persistent sur ces souffrances. Nous avons donc tous des progrès à faire.
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