Quand et pourquoi déclencher un accouchement
La proportion d'accouchements provoqués augmente régulièrement depuis 40 ans. Aujourd'hui on estime qu'ils représentent 25 % des accouchements en France. Un chiffre très élevé si l'on regarde les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé. L'OMS estime que seulement 10 % des accouchements nécessitent réellement d'être déclenchés.
Ces naissances avant l'heure peuvent être décidées pour des raisons médicales ou tout simplement pour convenance personnelle parce que la future maman souhaite accoucher plus tôt. Et c'est loin d'être anecdotique : à Paris près du tiers des accouchements sont déclenchés pour raisons personnelles. Et ce ne sont pas toujours les mamans qui demandent. Souvent c'est proposé par les établissements qui préfèrent programmer les naissances pour des raisons d'organisation, de planning. Cela évite par exemple d'avoir une trop grosse activité la nuit.
Un déclenchement simple
Il faut d'abord agir sur le col de l'utérus s'il n'est pas suffisamment mûr, c'est-à-dire pas assez mou. On accélère sa maturation en administrant à la future maman des prostaglandines.Puis on injecte, par perfusion, de l'ovocytine de synthèse pour déclencher les contractions ; c'est une hormone qui est naturellement secrétée au moment de l'accouchement justement pour provoquer les contractions.
Le pour et le contre
Mais se pose une question : ces naissances avant l’heure peuvent-elles avoir des conséquences négatives ? C’est ce qu’on voulut savoir des médecins suisses qui ont compilé des centaines d’études sur le sujet.
Ils ont montré que, dans certains cas, il était vraiment nécessaire d'accélérer l'accouchement parce qu’il y avait un risque pour le fœtus ou pour la maman. Par exemple quand le terme est dépassé, en cas de rupture prématurée des membranes, d’hypertension artérielle de la maman ou bien lorsque l'on craint que le poids du bébé dépasse les quatre kilos s'il arrive à terme. Les études montrent que dans ces cas le déclenchement de la naissance ne provoque pas l'augmentation du nombre de césarienne. Mais l'avantage d’un accouchement provoqué ne serait pas prouvé dans les cas de diabète maternel ou de retard de croissance intra-utérin. Dans ces cas, la possibilité d'un déclenchement avant terme doit être étudiée au cas par cas.
Dernier point : les spécialistes suisses estiment que quand il n'y a aucune raison médicale, il est préférable d'attendre le début spontané du travail.
D’autres travaux ont été menés par des médecins britanniques qui ont compilés les données de 157 études cliniques portant sur 31.000 accouchements. Leur conclusion : le risque de césarienne ne serait pas augmenté en cas d'accouchement déclenché.
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