Rougir, c'est irrépressible !

Le cerveau ne peut pas freiner la montée du rouge aux joues, c'est purement émotif ! Une étude anglo-danoise étonnante a placé des jeunes de 16 à 20 ans dans une IRM pour examiner leur cerveau pendant qu'ils regardaient des vidéos, où eux-mêmes ou d'autres chantaient en karaoké. Ils ont beaucoup plus rougi...
Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'activation d'une partie du cervelet, a été mesurée scientifiquement, par l’élévation de la température des joues des adolescents concernés par ce récent protocole à l’Université d’Amsterdam. (Illustration) (JGI/JAMIE GRILL / TETRA IMAGES RF / GETTY IMAGES)

Encore une recherche originale sur le visage cette semaine dans C’est ma santé avec Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5. Donc nos pommettes peuvent trahir notre émoi, mais pas un excès de réflexion sur notre rapport aux autres.

franceinfo : Après la sensibilité des joues et le diagnostic de maladies à travers la température faciale, une étude danoise s’intéresse aux mécanismes qui nous font rougir ?  

Géraldine Zamansky : Exactement, et cette fois ce sont des adolescents qui ont été mobilisés, dans l’espoir que cet âge – où l’on est souvent embarrassé – augmente les chances de les voir rougir pendant l’expérience. Première étape : être filmé pendant qu’ils faisaient un karaoké. Deuxième étape : regarder cette vidéo et celle des autres volontaires en ayant la tête dans une IRM.

Oui, le cerveau de ces ados a été exploré en détail pendant qu’ils assistaient à leur désastreuse performance, puisque les chansons choisies par les chercheurs étaient impossibles à maîtriser du premier coup. La honte. D’autant plus qu’ils savaient que leur échec était aussi vu par le reste du groupe, comme me l’a précisé le Dr Milica Nikolic, à l’origine de ce protocole à l’Université d’Amsterdam. 
 
Alors, évidemment, mission accomplie : ils ont rougi ! 
 
Et oui, comme prévu, quand ils se contemplaient en train de chanter. Cela a été mesuré scientifiquement par l’élévation de température de leurs joues. Et l’IRM a constaté l’activation d’une partie du cervelet.

Or, comme me l’a expliqué le Dr Nikolic, cette zone particulière est connue pour contribuer à la gestion des émotions, et notamment une sorte d’empathie automatique envers une personne à laquelle on peut s’identifier. Ou ici, envers soi-même, sur une vidéo.

Mais aucun "éveil" des réseaux mobilisés pour réfléchir, analyser les relations avec les autres par exemple, rien. Le rouge monterait donc plutôt aux joues, par une sorte de réaction émotive primitive. Et pas à la suite d’une subtile analyse de l’image, que l’on pourrait donner devant telle ou telle personne.  

Le fait de rougir facilement ne reflète donc pas un cerveau plus "inquiet " que la moyenne du jugement des autres ?  

Pas du tout, mais cela peut générer un stress dans ce domaine, qui aggrave le rougissement. Et certains développent alors une véritable phobie sociale. Un cercle vicieux parfois freiné par des techniques de relaxation ou de méditation.

Mais la prochaine recherche du Dr Nikolic ne va pas évaluer leur efficacité : elle veut d’abord savoir à quel âge nous commençons à rougir, avant ou après notre premier anniversaire ? Quand percevons-nous la notion d’une situation embarrassante ou valorisante, puisque c’est une autre cause de pommettes plus colorées, laissée de côté par cette recherche.

L’étude 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.