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C'est mon boulot. Du marketing à l'ébénisterie

Tout l'été dans "C'est mon boulot", on s'intéresse à ceux qui ont changé de métier, changé de vie. Vendredi, Claire Elmosnino, qui a abandonné le marketing à Paris, au bord du burn out pour rejoindre la Bretagne, où elle est désormais ébéniste.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des outils dans un atelier d'ébéniste. (MAXPPP)

Elle a organisé des spectacles, vécu les paillettes de la com, puis Claire a déjà changé de métier. Pour le marketing. Mais côté valeurs personnelles, ça coince un peu : "Je vendais des ordinateurs, des écrans, de la pub pour que les gens consomment des choses dont ils n'avaient pas besoin." Est-ce que c'est sa perception de l'absurdité de ce métier qui l'a conduit à arrêter ? "Non. Comme beaucoup de gens, j'ai fermé les yeux et j'ai avancé en me disant que je n'avais pas le choix et à un moment, on craque."

Elle est donc arrêtée pendant presque un an. Elle y retourne quand même, bon soldat. Mais les mêmes causes produisent les mêmes effets, alors Claire part en Bretagne, où elle va se ressourcer, pour réfléchir à ce qu'elle pourrait faire. Et une vieille idée refait surface : "C'était le travail du bois."

Il y a 15 ans déjà, j'avais regardé les formations menuiserie, ébénisterie. C'est ça que j'ai envie de faire.

Claire

à franceinfo

Pôle emploi financera la moitié de sa formation, elle prendre en charge l'autre moitié. Au total, ce type de formation ne vaut pas moins de 14 000 euros. D'abord un CAP de menuisier, la chose dont elle a été le plus fière dans sa vie, puis un autre CAP, d'ébéniste. Deux ans de formation en tout. Elle est partie vivre à Vannes, parce que Paris n'était plus dans ses moyens et depuis, elle s'est encore spécialisée.

Plateaux, planches, petits objets en bois, pas facile de vivre de sa marque : envoiedubois. Claire découvre la vie difficile des artisans d'art. Beaucoup ont un autre métier à côté pour pouvoir joindre les deux bouts. Il va falloir trouver d'autres sources de revenus, comme par exemple des ateliers pour les amateurs : "J'espère que je vais pouvoir faire ce genre de choses dans mon atelier, où j'ai de la place pour accueillir du monde pour faire ce genre de choses." L'équilibre est encore précaire, mais la Bretagne, qui l'a très bien accueillie, la conforte dans ses choix : "Chaque jour, je suis heureuse de tous ces changements", conclut Claire.

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