C'est mon boulot. Les nounous françaises moins bien traitées qu'ailleurs

Qui doit travailler 45 heures pour toucher le smic ? Qui doit porter 200 kilos par jour ? Qui travaille avec 90 décibels dans les oreilles ? La réponse n'est pas à chercher dans le bâtiment, la mine ou dans l'industrie mais chez les 376 000 nounous, les assistantes maternelles à domicile. La CGT vient de lancer une campagne sur internet pour améliorer leurs conditions de travail.

Au cœur de son argumentation : la France n'a pas ratifié une convention de l'Organisation internationale du travail, l'OIT, contrairement à 24 autres pays dont l'Allemagne. Ce qui conduit cette profession à déroger au droit commun, à s'éloigner de beaucoup des règles et des avantages qui s'appliquent à tous les autres travailleurs.

Jusqu'à 50 heures par semaine pour arriver à un smic

Le temps de travail, par exemple. Leur temps de travail réglementaire est fixé à 45 heures par semaine. Et les heures supplémentaires ne sont pas majorées. Le salaire ensuite. Le salaire minimum par enfant est fixé à 0,2 fois le smic soit, dans les faits, un tout petit peu plus de trois euros de l'heure par enfant. Pour arriver au smic, elles doivent souvent travailler 50 heures par semaine à raison de trois enfants par nounou. C'est bien au-delà de toutes les normes françaises et européennes.

Elles n'ont pas droit non plus à la visite médicale. Ce sont les seules dans ce cas. La CGT estime que ce métier est le plus dérogatoire de tous, plus encore que les employés de maison.

Selon le syndicat, cet écart persiste parce que c'est un métier exercé à 99% par des femmes. Pourtant la profession s'organise. D'abord en associations. Les syndicats commencent à s'y intéresser. Et elles votent d'ailleurs deux fois plus que la moyenne aux élections professionnelles. À travers cette campagne la CGT demande la mise en place d'un plan sur trois ou cinq ans pour arriver à la norme de l'OIT sans trop pénaliser les familles employeuses.

En bref

Journées portes ouvertes chez les Compagnons du devoir. Cela se passe à partir de vendredi 27 janvier et jusqu'à dimanche dans 42 maisons partout en France. L'occasion pour les jeunes et leurs familles de découvrir les 29 métiers auxquels prépare le compagnonage. On peut, grâce à ce mode d'enseignement qui a fait ses preuves, obtenir un diplôme qui va du CAP à la licence. Les métiers préparés sont tous "en tension", comme chaudronnier, mécanicien, électrotechnicien, charpentier, couvreur ou même tonnelier.