Comment améliorer les stages d’observation en entreprise des collégiens et des lycéens ?
Depuis près de deux décennies, les collégiens de troisième doivent effectuer un stage d'observation en entreprise. Et désormais, c'est aussi le cas depuis l'année dernière pour les élèves de seconde.
franceinfo : Qu’en pensent les stagiaires et les entreprises ?
Sarah Lemoine : Il y a du positif et pas mal de choses à améliorer, comme le montre une vaste enquête Opinionway, commandée par le Medef et le Collectif Orientation. Le positif, déjà, c’est que le concept du stage en milieu professionnel ne fait pas débat.
Une très large majorité de parents, de professeurs et d’entreprises le jugent bénéfique. L’idée plaît aux collégiens et aux lycéens. 92% parmi eux, ont aimé cette période d’immersion, perçue comme une respiration dans leur année scolaire. Sauf que 6 sur 10 disent aussi avoir rencontré au moins un gros souci.
Par exemple ?
Il y a ceux qui ont eu du mal à poser des questions, ceux qui ne savaient pas comment se comporter, ceux qui ne savaient pas quoi observer, ceux qui n’ont pas tout compris, et ceux qui ont eu des difficultés à faire le rapport. Ces problèmes s’expliquent par un manque de préparation en amont du stage, et de prise en main pendant le stage, souligne Camille de Foucauld, de l’association Vers le haut.
"Faute d’explication, le jeune qui arrive dans l’entreprise ne sait pas toujours ce qu’on attend de lui, en plus, il est intimidé et vite perdu". Et puis "il faut aussi en finir, dit-elle, avec l’idée d’un stage de pure observation".
D’après l’étude, 37% seulement des élèves se sont vus confier un petit projet. Fabriquer un objet. Rédiger un article. Écrire et mener une enquête de satisfaction, auprès des clients, dans un restaurant. Quand les élèves sont passifs, ils en retirent moins de bénéfices.
Mais tout cela demande forcément plus d’accompagnement ?
Oui, et le problème numéro un des entreprises, c’est évidemment de libérer du temps aux salariés qui s’occupent des élèves. Elles évoquent aussi des freins liés aux horaires décalés, au manque de transport, de lieu de restauration, ou la difficulté aussi à créer des contenus adaptés.
Résultat : un peu moins de la moitié des entreprises accueille régulièrement des élèves, et près d’un tiers ne souhaite pas s’engager dans cette démarche. Avec un effet taille. En dessous de 50 salariés, le nombre d’élèves accueillis, chute à 3 en moyenne contre 12 dans les plus grosses organisations. L’une des solutions, selon le Medef et le Collectif Orientation, serait d’accompagner plus fortement les entreprises, avec des référentiels communs, notamment sur la dimension pédagogique.
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