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Covid-19 et emploi : même les plus diplômés ont du mal à trouver du travail

Les jeunes diplômés qui font les meilleures études, qui sont allés jusqu'à bac +5 et qui sortent de grandes écoles, ont toutes les peines du monde à trouver du travail. Et c'est encore plus difficile pour les jeunes femmes.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un jeune dans une agence Pôle emploi. Photo d'illustration. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Sortir d'une école d'ingénieur, d'une école de commerce ou avoir un master universitaire, c'est d'ordinaire un passeport vers l'emploi. En temps normal, 88% des diplômés des grandes écoles ont du boulot six mois après avoir terminé leurs études. C'est à peine moins pour les universitaires : 75% d'entre eux sont en emploi après la même période. La crise du Covid n'a pas touché que les emplois précaires et les intérimaires. Elle a bouleversé les perspectives d'embauche des jeunes les mieux formés. Fin décembre, seuls 55% des jeunes diplômés de niveau bac +5 avaient trouvé du travail. C'est donc entre 20 et 30 points de moins qu'à l'ordinaire. Même si les scientifiques s'en sortent un peu mieux: ceux qui sortent des écoles d'ingénieurs et de masters universitaires scientifiques ont un peu moins de mal que les étudiants diplômés d'une école de commerce. Des écoles dont les frais de scolarité peuvent pourtant dépasser les 40 000 euros.

Une précarisation généralisée

Les jeunes filles ont plus de mal que les garçons. C'est l'une des surprises de cette étude, menée par Syntec Conseil, l'organisation professionnelle qui réunit l'ensemble des métiers du conseil. Le taux de recrutement des garçons à six mois est de 60%. Il n'est que de 50% pour les filles. Même chose si on regarde la qualité du contrat. Les filles sont plus souvent embauchées en CDD que les garçons. Il y a un écart de dix points entre les sexes. Cela dit, la précarisation est générale. D'habitude, ces bons étudiants étaient embauchés à 69% en CDI. Ils ne sont plus que 50% cette année.

Pour ces diplômés, il est diificile d'obtenir un entretien d'embauche. Il leur faut en moyenne transmettre plus de soixante candidatures pour entrer dans seulement trois processus de recrutement, donc des entretiens avec des recruteurs. Du coup, ils font des compromis, sur la fonction, le secteur et la localisation géographique. Ils sont aussi nombreux à renoncer à partir à l'étranger parce que ça n'est plus possible.

À quoi  peut-on s'attendre pour cette génération ? Le président de Syntec Conseil, Mathieu Courtecuisse s'inquiète : que se passera-t-il à partir du mois de février ? Puisque c'est en principe à cette date que la prime à l'embauche des jeunes prendra fin. Et au mois de mars, ces jeunes diplômés seront en concurrence sur le marché du travail avec les étudiants qui chercheront un stage et qui seront forcément moins chers.

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