Covid-19 : quatre fois plus d’heures de travail perdues que pendant la crise financière de 2008/2009
Nous avons perdu quatre fois plus d’heures de travail que pendant la grande crise financière de 2008/2009. C’est la conclusion du dernier rapport de l’Organisation mondiale du travail
L’Observatoire de l’Organisation mondiale du travail (OIT) vient de rendre ses conclusions, et elles sont sans appel : l’année dernière, quelque 8,8% des heures de travail dans le monde ont été perdues. Des chiffres qui comparent le dernier trimestre 2020 à la même période en 2019. Cela équivaut à 255 millions d’emplois à temps plein, si on se base sur une semaine de 48 heures de travail. Un chiffre qui peut rester abstrait, mais dont l’OIT dit en effet qu’il est sans commune mesure avec ce que le monde a connu récemment. La grande crise financière de 2008/2009 a fait tout simplement quatre fois moins de dégâts en matière d’emplois que la crise du Covid-19.
Les heures de travail perdues sont d’une part des heures de travail que n’ont pas effectuées des personnes qui ont un emploi. On pense par exemple au chômage partiel. Et il y a aussi les pertes d’emploi, tout simplement. L’OIT dit que pas moins de 114 millions de personnes ont perdu leur emploi l’an dernier à cause de la crise ; et que quasiment les trois-quarts de ces 114 millions de personnes ont en réalité quitté le marché du travail parce qu’elles n’étaient pas en mesure de travailler, par exemple à cause des restrictions liées à la pandémie – le chômage partiel n’est pas un système qui s’applique dans tous les pays – ou parce que tout simplement elles ont cessé de chercher du travail. C’est ce que les économistes appellent "le halo du chômage".
Les jeunes et les femmes sont les deux populations plus durement touchées
La différence entre les hommes et les femmes est de plus de un point en la défaveur des femmes. Et les jeunes ont été touchés soit en perdant leur emploi, soit en retardant leur entrée sur le marché du travail. L’OIT n’hésite pas à parler de "génération perdue".
Selon l’organisation internationale du travail, la reprise pourrait laisser de côté certains secteurs et toute une catégorie de travailleurs, qui pourraient "rater le train de la reprise". L’hébergement et la restauration, suivis par le commerce et les activités de fabrication pourraient être dans ce cas.
Mais à l’inverse l’OIT note une hausse des embauches à la fin de l’année dans l’information, la communication, les activités financières et l’assurance.
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