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Emploi : l'intérim ne retrouve pas sa forme d'avant la crise du Covid-19

Si le nombre d'offres d'emploi n'a jamais été aussi haut, il n'en va pas de même pour l'intérim. Le travail temporaire ne retrouve pas ses couleurs. Il est au même niveau... qu'en 2017. Et les agences d'intérim se plaignent du manque de candidats.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une agence d'interim Manpower en région parisienne. Photo d'illustration. (JULIEN BARBARE / MAXPPP)

Mais où sont passés les intérimaires ? Prism Emploi, la fédération du secteur, vient de faire le point sur son activité. Résultat : l'intérim a perdu 37 000 emploi en deux ans par rapport à juillet 2019, point de référence pris avant la crise du Covid-19. Avec 824 000 équivalents temps plein, le marché à reculé à son niveau d'il y a quatre ans, en 2017. Il est vrai que l'intérim a connu au début de la crise sanitaire un véritable effondrement. En 2020, quelque 185 000 emplois intérimaires avaient disparu, une baisse de près de 25%.

L'industrie et le BTP sont les deux secteurs dans lesquels la place des intérimaires a le plus reculé. Les services et le commerce suivent derrière. Seuls les transports tirent leur épingle du jeu. Une région est frappée de plein fouet par ce phénomène, c'est l'Île-de-France.

Manque de candidats et nombre record de CDI disponibles

Comment explique-t-on que l'intérim, qui est pourtant considéré comme un indicateur de la santé du marché du travail, soit aussi mal en point ? Il est vrai que, traditionnellement, quand l'intérim va, alors, avec quelques mois de décalage, les embauches en CDI suivent et le chômage baisse. Sauf que c'est le contraire qui se produit. Le chômage baisse, en effet. L'emploi salarié a retrouvé son niveau d'avant crise. Mieux : il l'a dépassé. Le nombre d'annonces sur le site de Pôle emploi flirte avec le million, un record historique. Alors comment expliquer que l'intérim ne suive pas ? Plusieurs raisons peuvent être évoquées, et notamment le fait que, justement, il y a un nombre record d'offres en CDI disponibles, ce qui siphonnerait le terrain de l'intérim. Le revers de la médaille, en quelque sorte, auquel il va falloir apprendre à s'habituer.

Et puis les agences d'intérim se plaignent du manque de candidats, notamment dans le paramédical, dans l'hôtellerie et la restauration, il y a moins de candidats à l'intérim. Les experts évoquent des effets de la crise sanitaire. Beaucoup d'intérimaires "professionnels" auraient changé de mode de vie après des mois d'inactivité pour se tourner vers l'auto entrepreneuriat, ou vers d'autres métiers.

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