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Emploi : les entreprises françaises ont du mal à embaucher à cause de salaires trop bas

Près d’une entreprise sur quatre essaie d’embaucher en ce moment en France, et parfois en vain. Des difficultés à l’embauche qui ont de graves conséquences.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
 Un espace entretien des candidats à la recherche d'un emploi. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

Les entreprises en France qui aimeraient bien embaucher en ce moment sont notamment dans le secteur de l’industrie : un tiers de ce secteur est actuellement en phase de recrutement. Elles se situent aussi dans le secteur de la construction et du commerce, tous les deux au-dessus de la moyenne nationale. Seulement voilà, une grande majorité des entreprises qui recrutent – elles sont 22% à être en phase d’embauche sur le plan national – n’y arrivent pas ou rencontrent des difficultés, ainsi que le révèle une étude menée par Opinionway pour CCI France, La Tribune et LCI. 16% de la totalité des dirigeants français avouent qu’ils n’arrivent pas à embaucher autant qu’ils le souhaiteraient.

Des difficultés qui peuvent avoir de très lourdes conséquences, car la quasi-totalité de ces entreprises en manque de main d’oeuvre reconnaissent que ces pénuries de personnels ont des conséquences qui peuvent être désastreuses. Le principal problème concerne des perturbations dans la logistique. Arrivent ensuite les refus de nouveaux clients ou la perte de clients existants. C’est le cas pour près de 20% des entreprises qui ne peuvent pas embaucher autant qu’elles le voudraient. Autre conséquence possible : la cessation ponctuelle de certaines activités et la surcharge de travail pour le reste du personnel. Enfin, ces pénuries provoquent de graves perturbations dans la gestion des ressources humaines des entreprises concernées.

L'inflation est trop forte et les salaires proposés trop faibles

Cette situation devrait d’ailleurs durer alors que plus de trois millions de personnes sont inscrites à Pôle Emploi. Selon les dernières prévisions de l’Insee, le taux de chômage devrait se maintenir à 7,4% d’ici à la fin de l’année. Selon cette enquête, cette pénurie de candidats s’explique par des salaires jugés trop faibles face à une hausse des prix qui, elle, s’envole.

La solution serait donc d’augmenter les salaires ? C’est d’ailleurs ce qu’ont décidé de faire un tiers des dirigeants interrogés. Surtout dans les entreprises les plus grandes. Les moins de dix salariés, elles, ont du mal à revaloriser les salaires. Au total, une entreprise sur cinq n’envisage pas d’augmentation des salaires parce que leur santé financière ne leur permet pas. Pour une bonne part, le remboursement des prêts garantis par l’État constitue une menace qui peut expliquer ces réticences.

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