Et si vous aussi vous touchiez bientôt une prime d'intéressement ?
Votre employeur vous verse-t-il une prime d'intéressement ? Si la réponse est non, cela pourrait bientôt changer. Le gouvernement veut élargir le dispositif d'épargne salariale.
Le gouvernement veut doubler en un an le nombre de salariés qui touchent de l'intéressement, un système bien plus avantageux que les primes. Selon une estimation publiée par le journal Le Monde, quand une PME verse 1 000 euros d'intéressement à un salarié, il touche effectivement 903 euros. Il doit en effet s'acquitter de la CSG-CRDS. Alors que si elle lui donne 1 000 euros de prime, le salarié ne perçoit que 551 euros, une fois payé les impôts et les charges sociales. Sans compter que l'employeur doit, de son côté, y ajouter quelque 500 euros de charges patronales. D'où l'idée du gouvernement de donner une autre ampleur au dispositif, qui ne concerne aujourd'hui que 1,4 million de salariés. L'objectif est de passer à trois millions d'ici à la fin de l'année prochaine.
Un dispositif en trois volets
Jeudi 17 octobre, les représentants de 25 branches professionnelles, couvrant pas moins de huit millions de salariés, ont été réunis au ministère du Travail. Ils doivent désormais partir en mission pour convaincre leurs entreprises adhérentes d'adopter le dispositif et les branches vont devoir surtout élaborer des accords d'intéressement type que les plus petites entreprises, celles qui n'ont pas de services de ressources humaines et pas le temps pour s'en occuper, n'auront qu'à copier-coller.
Deuxième étage de la fusée, le ministère du Travail a mis en ligne des accords simplifiés sur son site. Les entreprises n'ont qu'à piocher pour trouver l'accord d'intéressement qui leur correspond le mieux.
Troisième volet du dispositif, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé que la prime Macron, exonérée de charges et d'imposition, pourrait être reconduite, à condition qu'elle fasse partie d'un accord d'intéressement qui doit être conclu avant le 30 juin 2020. Sans oublier que depuis le 1er janvier, le forfait social a disparu. Il s'agissait d'un prélèvement de 20% sur les sommes distribuées, et notamment sur l'intéressement.
Redonner du sens au travail
L'intéressement, c'est d'abord une façon de donner un coup de pouce au pouvoir d'achat des salariés, sans augmenter les salaires. C'est aussi, pour les PME qui ont du mal à recruter face aux grands groupes (notamment dans les régions, là où il y a pourtant de l'emploi disponible), un argument pour attirer des nouveaux collaborateurs et les retenir.
C'est aussi un puissant outil de motivation. Avec l'intéressement, tout le monde est motivé pour que l'entreprise réussisse. C'est la reconnaissance d'un travail collectif. Du sens donné au travail. Essentiel dans une période où se plaint souvent d'être seul face à ses objectifs.
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