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Ils ont changé de vie. Carine, de l'informatique au métier de chocolatier

Tout l'été les parcours de salariés qui ont changé de vie. Lundi, Carine insatisfaite dans son travail de conseil en informatique, a fini par ouvrir une chocolaterie à Paris.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des plaques de chocolat dans un laboratoire de chocolatrie. Photo d'illustration. (FRANCK DAUMAS / FRANCE-BLEU DRÔME-ARDÈCHE)

Tout l'équilibre de la vie de Carine reposait sur le travail dans l'informatique le week-end, et les travaux manuels, la couture ou l'encadrement, sacrés le week-end. Mais après quelques années, cet équilibre est menacé :"Plus je grimpais les échelons, plus j’avais tendance à tout donner à mon job. Je ne trouvais plus le temps pour faire des travaux manuels et à un moment donné je me suis sentie pas du tout bien, j’ai perdu l’équilibre, je rentrais du boulot en pleurant tous les soirs."

Et puis il y a eu un autre élément déclencheur. Un examen de santé. Elle attend les résultats, des minutes très angoissantes, elle craint le pire : "Ce jour-là c’est vrai que j’ai vraiment eu peur et je me suis dit, la vie est vraiment beaucoup trop courte pour que je m’emmerde."  Carine fait un bilan de compétence et surtout plaque son boulot. S'adonne à sa nouvelle passion, la pâtisserie. Avec un certain succès : "Il y en a qui m’ont dit : 'tu pourrais être pâtissière', et en suivant ce chemin je me suis dit que le chocolat, ça m’intéresse encore plus."

"Voir leurs yeux pétiller..."

Elle passe un CAP de chocolaterie en accéléré, en six mois, trouve péniblement un stage et s'installe deux ans après à son compte. Aujourd'hui elle sait pourquoi elle a fait ce choix : "Et aujourd’hui c’est encore ça qui me porte, quand les clients goûtent à mes chocolats, de voir leurs yeux pétiller, me dire à quel point c’est bon, à quel point ça leur fait du bien." Et au fond, Carine a trouvé une ligne directrice entre sa nouvelle et son ancienne vie :"Quand je faisais de l’informatique je faisais des outils qui rendaient service à mes clients. Avec les chocolats je fais aussi quelque chose qui leur fait du bien." Elle a aujourd'hui quatre employés, dans sa chocolaterie du 14e arrondissement de Paris. Une petite entreprise avec à la base quelques techniques simples à maîtriser : "C’est un peu comme tous les travaux manuels, le seul secret c’est la répétition. Il faut faire et refaire des centaines des milliers de fois le même geste avant de le faire correctement."

Carine n'est plus aujourd'hui seulement chocolatière :"Je suis plutôt chef d’entreprise maintenant, plus sur la prospection, la stratégie, j’ai aussi toute la gestion des fournisseurs et je m’occupe du site internet." Au-delà d'un nouveau métier, c'est un nouveau rôle social que Carine s'est trouvé :"Depuis que je fais du chocolat j’en consomme beaucoup moins parce que je n’ai plus besoin d’antidépresseurs, parce que je suis bien dans ce que je fais. Et là, pendant la période de confinement j’ai reçu énormément de commandes en ressentant que les gens en avait besoin pour se réconforter, pour se faire du bien, et j’ai vraiment eu l’impression de participer à ça, j’écrivais des petits mots pour leurs proches, pour accompagner les chocolats qu’ils envoyaient à leurs proches. J’ai eu un rôle social."




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