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L'agriculture en ville se développe et cherche des cultivateurs urbains

Les mètres carrés cultivés en milieu urbain se multiplient et, portée par des entreprises spécialisées, cette tendance est créatrice d'emploi.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le cultivateur urbain est une profession en pleine expansion. Ici, la ferme urbaine de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). (MAXPPP)

Quand on pense aux métiers de demain, ceux qui n'existent pas encore, on pense à la technologie, à l'intelligence artificielle... Il en est pourtant un qui se développe à toute allure, c'est celui de cultivateur urbain. Des paysans dans les villes, il y en a déjà. Ils sont 1 600 pour cultiver 47 hectares en milieu urbain, selon les chiffres donnés par l'Association française de l'agriculture urbaine professionnelle .

Attendez-vous à voir ces agriculteurs des cités de plus en plus nombreux. Un exemple avec Agricool, une start-up qui ne cesse d'intéresser les investisseurs – ils ont encore levé 25 millions d'euros en décembre, 40 millions en tout. Elle compte déjà 70 salariés. Elle cultive des fraises dans des containers. Sa technologie permet de produire autant de fraises dans 35 mètres carrés de container que dans 4 000 mètres carrés de pleine terre.

Pour s'occuper des containers, elle a besoin de "cooltivateurs". La start-up en recrute à tour de bras, annonce Guillaume Fourdinier, co-fondateur d'Agricool : "On va recruter des dizaines de 'cooltivateurs' par an, parce qu'à chaque fois qu'on va installer une ferme on va recruter des cooltivateurs. On va déjà faire fois trois au premier semestre en production. Ça va être le poste sur lequel on va avoir le plus de recrutement dans les prochaines années puisque ça va être le cœur de notre activité."

Des fermes technologiques

Cultivateur en ville, ça n'est pas comme à la campagne. Ici, on parle de lampes led, de containers régulés entièrement par l'informatique, d'agriculteurs connectés grâce à leur smartphone. Du coup, le métier est accessible à tous, même sans avoir fait d'études spécialisées, explique Guillaume Fourdinier : "On amène de la technologie dans la ferme pour permettre à n'importe qui de devenir un super producteur, qui va pouvoir diffuser des fruits et légumes exceptionnels autour de lui. Ce sont des gens qui vont planter les fraisiers, les récolter, les distribuer. Ce sont des profils très variés et tout le monde peut devenir cooltivateur aujourd'hui."

Du reste il y a de tout, et notamment beaucoup de gens en reconversion professionnelle. La start-up n'embauche qu'en CDI à temps plein. Onze nouveaux containers sont prévus d'ici l'été pour former de véritables fermes urbaines. Agriculteur urbain, un véritable métier d'avenir, à grande échelle ? Ça ne fait pas de doute pour Guillaume Fourdinier : "C'est certain que c'est un métier de demain, il va falloir nourrir des villes avec des fruits et des légumes meilleurs. Pour ça il faut produire localement et directement en ville. Aujourd'hui on a des fermes qui deviennent vraiment profitables, qui vont se multiplier. C'est un métier qui n'est plus du tout une utopie et qui va continuer à se déployer". Rien qu'à Paris, on comptera en 2020 plus de 30 hectares d'agriculture urbaine. De quoi faire émerger ce nouveau métier.

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