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La génération Z met l’entreprise au pied du mur

La moitié des jeunes diplômés des écoles de commerce et d'ingénieurs ne rêvent pas de travailler en entreprise.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L’entreprise ne fait plus rêver que 54% des jeunes diplômés. 92% des sondés affirment que la réussite de leur vie personnelle compte plus que leur vie professionnelle. (Illustration) (FRANCESCO CARTA FOTOGRAFO / MOMENT OPEN / GETTY IMAGES)

L’entreprise ne fait plus rêver les jeunes diplômés et les dirigeants se disent prêts à changer les choses, 

franceinfo : C’est le résultat surprenant de deux études menées par l’Ifop et l'institut Bona Fidé, expliquez-nous ? 

Sarah Lemoine : D’un côté, 470 jeunes diplômés d’écoles d’ingénieurs et de commerces interrogés ; de l’autre, 500 dirigeants et managers, et une question commune : quelle est votre perception de l’entreprise en 2030 ? Et bien, ça dépote.

Car l’entreprise, elle ne fait plus rêver que 54% des jeunes diplômés, c’est une très courte majorité. Dans le détail, ils conservent une très bonne opinion des PME, un peu moins des grandes entreprises privées et rejettent à 60% les multinationales.

Le salariat permanent, non merci ! 

C'est un vrai changement de paradigme. 87% de ces jeunes diplômés n'envisagent pas de faire carrière dans la même entreprise. Parmi eux, un tiers veut changer régulièrement d’employeur. Un tiers préfère alterner les statuts et les métiers, et une poignée se projette uniquement dans le freelance et dans la création d'entreprise.

Derrière tout cela, c'est le rapport au travail qui est bouleversé. 92% des sondés affirment que la réussite de leur vie personnelle compte plus que leur vie professionnelle. Une large majorité arbitre en faveur du temps libre au détriment de l'argent, surtout les jeunes femmes issues d'écoles d'ingénieurs.

Ce dont ils rêvent, c'est plus d'autonomie, l'extension du télétravail, de la semaine de 4 jours et des indicateurs extra-financiers. Ils sont modérément optimistes sur la capacité de changement des entreprises. Et ils jugent sévèrement les grands dirigeants : selon eux, ils ne comprennent ni le monde, ni l'urgence climatique, ni les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités.

Les dirigeants semblent pourtant prêts à changer ? 

La quasi-totalité des dirigeants disent que leur entreprise aura beaucoup changé d'ici 2030. Ils affirment que l'impact le plus fort, c'est le nouveau rapport au travail des jeunes, les difficultés de recrutement et de fidélisation.

Qu'il s'agisse de lucidité ou de pragmatisme, ils sont plus de 70% à souhaiter l'extension du télétravail et de la semaine de 4 jours. Enfin, ils placent l'amélioration de la qualité de vie au travail, et la hausse des salaires, en tête de leur priorité. Toute la question, c’est de savoir s’ils vont passer de la parole aux actes. Sachant que les managers, qui sont en première ligne, expriment beaucoup plus de résistances.

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