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La réussite du dispositif "zéro chômeur de longue durée"

Les députés ont approuvé mercredi 16 septembre l'extension du dispositif "zéro chômeur de longue durée" qui permet de verser un salaire plutôt que des prestations sociales.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Expérimentation "Territoire zero chômeur longue durée" à Cosne-sur-Loire (Nièvre) avec une rénovation d'anciens appartements. (TARDIVON JC / MAXPPP)

Le dispositif "zéro chômeur de longue durée" fonctionne déjà depuis cinq ans, sur dix territoires seulement. Le principe est simple : plutôt que de verser des prestations sociales à une personne sans emploi, l'État la fait travailler et lui offre un salaire, soumis par conséquent à des cotisations sociales. L'employeur est une "entreprise à but d'emploi", chargée d'embaucher le chômeur de longue durée, voire même de très longue durée puisqu’en moyenne les bénéficiaires sont au chômage depuis quatre ans et demi. 

Pas de concurrence aux activités privées

L'entreprise ne cherche pas de compétences particulières chez les concernés, mais s'assure qu’ils sont bien volontaires, et détermine ce qu’ils savent faire pour leur proposer un emploi adapté. Les chômeurs ont aussi leur mot à dire : ils peuvent, par exemple, identifier dans leur quartier quelque chose qu’ils pourraient faire.

À titre d'exemple, en Lorraine, on s’est aperçu que la laine de mouton était traitée comme un déchet. Une entreprise à but d’emploi a donc eu l’idée d’embaucher des chômeurs pour faire des matelas. Parmi les autres initiatives, on peut citer la mise en place de dispositifs similaires pour redonner vie à un commerce à l’abandon, entretenir des espaces verts dont personne ne s'occupe... Le grand principe, c’est de ne pas faire concurrence à une activité économique privée qui existe déjà, pour éviter de rajouter du chômage au chômage. 

Un dispositif déjà viable

On estime qu'en moyenne un chômeur de longue durée coûte à l’État 18 000 euros par an. D'après l’inspection générale des finances et des affaires sociales (IGAS), les gains directs du dispositif pour les finances publiques s’élèvent à 5 000 euros par an et par personne. Depuis sa création en 2016, un millier de personnes a été embauché et 650 autres ont retrouvé un emploi ailleurs. Cinquante nouveaux territoires vont pouvoir se lancer dans ce système et plus d’une centaine sont déjà sur les rangs pour l’adopter.

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