Le "conscious quitting", ce nouvel anglicisme auquel il va falloir s’habituer dans le monde du travail
On connaissait le "quiet quitting", ce mouvement qui consiste à en faire le moins possible au boulot, voici donc le "conscious quitting", qui consiste lui à véritablement "quitter" son job parce que son entreprise ne respecte pas les valeurs – sociales et surtout environnementales – qui sont les nôtres.
L’homme qui prévient que le "conscious quitting" va se répandre comme une traînée de poudre n’est autre que Paul Polman, l’ex-numéro un d’Unilever. Et il a des arguments. À commencer par une très vaste étude d’opinion : 2 000 travailleurs américains et 2 000 britanniques interrogés sur la question. Il en ressort que la moitié d’entre eux envisageraient de quitter leur employeur si ses valeurs étaient trop différentes des leurs. Des salariés qui n’hésitent pas à passer à l’acte : un tiers des personnes interrogées déclarent avoir déjà quitté leur entreprise pour de telles raisons. Attention, dit Paul Polman, c’est une "véritable bombe à retardement" pour les entreprises.
L'impact climatique
Ce mouvement vient tout juste d’être confirmé par la Banque européenne d'investissement, car dans un rapport paru mardi 21 mars, elle affirme que 67% des Français âgés de 20 à 29 ans considèrent l’impact climatique de leur potentiel futur employeur comme un critère important au moment de choisir un job. 23% estiment même qu’il s’agit d’un critère prioritaire de choix.
Nous avons interrogé une recruteuse, Jenny Gautier, du Mercato de l’emploi : elle confirme que depuis environ un an, les candidats ont besoin qu’on leur parle, dans les annonces, de ces questions environnementales, sinon ils ne candidatent pas. "Certaines entreprises, qui offrent un bon salaire, s’étonnent de ne pas pouvoir recruter. C’est parce qu’ils ne sont pas engagés sur ces questions", assure-t-elle.
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