Le label "Employeur pro-vélo" fait des émules
Il y a près de quatre ans, la Fédération des usagers de la bicyclette, la FUB, a créé un label pour récompenser les entreprises qui bichonnent la pratique du vélo pour les trajets domicile travail de leurs salariés. Le label "Employeur pro-vélo".
"Les débuts ont été poussifs", raconte Louis Duthoit, chargé du programme à la FUB. Il se souvient qu’avant le Covid, parler vélo à un employeur déclenchait un rire moqueur. Mais 2024 marque un tournant, dit-il. Le nombre d’entreprises labellisées devrait atteindre les 400 en fin d’année. Fin 2025, elles seront entre 700 et 1000.
Les motivations sont multiples : améliorer le bilan carbone des transports, favoriser la santé physique et mentale des collaborateurs, renforcer la marque employeur pour recruter et fidéliser.
franceinfo : Quels sont les critères pour décrocher ce label ?
Sarah Lemoine : Il y a huit obligations impératives. L’entreprise doit désigner un référent vélo. Faire un état des lieux interne. Bâtir un plan d’action. Communiquer deux fois par an sur les bienfaits du vélo. Former les salariés à la conduite sécurisée, faire intervenir un prestataire régulièrement, pour entretenir ou réparer les vélos, analyser les risques et les accidents. Elle doit enfin disposer d’un espace de stationnement.
Pour motiver les employeurs à aller plus loin, il y a aussi 38 critères facultatifs. Par exemple, installer des douches, des casiers, des vestiaires, proposer le forfait mobilité durable, ou mettre en place des vélos de fonction ou partagés. Chaque critère facultatif rapporte des points et permet d’obtenir le label en version bronze, argent ou or. Obtenir le label prend en 6 et 18 mois. Tout dépend de là d’où part l’entreprise.
Quel est le profil des entreprises labellisées ?
3/5 des entreprises sont privées, 2/5 sont publiques, plus quelques associations. Dans l’immense majorité des cas, il s’agit de très grosses boîtes, installées dans des zones moyennes denses, ou dans de grandes agglomérations, là où la place de la voiture est de plus en plus réduite. Les PME sont plus rares, faute de temps et de budget la plupart du temps.
À noter que la Fédération des usagers de la bicyclette a monté un programme spécifique pour accompagner toutes les entreprises vers le label. Quelques actions sont subventionnées à hauteur de 40 ou 60%, par exemple pour l’équipement des parkings à vélo.
Enfin certaines métropoles accompagnent gratuitement les entreprises pour élaborer leur diagnostic et leur plan d’action. C’est le cas du programme Optimix à Strasbourg, Naolib à Nantes, ou Tisseo à Toulouse.
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