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Les grèves font décoller les espaces de coworking

Il n'y a pas que les rares transports en commun qui circulent à être pris d'assaut en ces jours de grève. Il y a aussi les espaces de coworking, faute de pouvoir rejoindre son lieu de travail habituel.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un espace de coworking. Photo d'illustration.
 (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

C'est une alternative au travail à domicile et à la galère des transports. Les "tiers lieux" et les espaces de coworking font le plein depuis le début du mouvement de grève. Avec même des offres promotionnelles pour les salariés qui ne peuvent se rendre sur leur lieu de travail.

Du jamais vu. Des records absolus. Chez Néo Nomad, une plateforme de réservation de bureaux dans des espaces de coworking – ils gèrent plus de 300 espaces dans toute la France – la demande explose. Elle a été multipliée par trois jeudi 5 décembre. Record battu depuis la création du site il y a huit ans. Demande multipliée par deux vendredi. Et pour aujourd'hui, la tendance est la même : plus de deux fois plus de demandes qu'un jour ordinaire, selon Baptiste Broughton, cofondateur de Néo-nomade. Et les réservations devraient rester alignées dans les jours prochains. L'explication est simple : plutôt que de rester travailler à domicile, plutôt que d'être piégés dans les embouteillages ou sur des quais de gare surpeuplés, certains salariés se dirigent vers des espaces de coworking, on parle aussi de "tiers lieux", équipés comme de vrais bureaux mais plus proches du domicile.

Une ruée vers les espaces situés en première et en deuxième couronne parisiennes

Massy-Palaiseau saturé, Cergy, Asnières, Sceaux pris d'assaut. Clairement on a là des salariés qui ne peuvent rejoindre leur lieu de travail et qui cherchent un espace adapté près de chez eux. Deuxième tendance : l'hypercentre parisien. Cette fois, c'est une clientèle plus jeune qui réserve des bureaux dans des espaces de coworking. Pourquoi ? Parce qu'ils habitent dans le centre de Paris, dans de petites surfaces où ils ne disposent pas d'un espace de travail adéquat, et qu'ils ne peuvent pas rallier leur entreprise.

Ce sont souvent les entreprises qui sont à l'origine de cette demande. Ce sont elles qui proposent à certaines de leurs équipes de rejoindre un espace de coworking. On estime qu'entre un tiers et 40% des postes de travail dans ces nouveaux espaces sont retenus par des entreprises. D'où des nouvelles prestations offertes par ces centres. Le wifi, le café, bien sûr. Mais aussi des animations, des conférences, des formations, des événements, pour faciliter les échanges entre les membres. Et même des salles de sport ou de la relaxation.

Même si le géant du secteur, WeWork, connaît des turbulences, le marché mondial et français du coworking se développe très vite. Le nombre de mètres carrés de bureaux loués sur ce mode reste relativement modeste : 5% de la demande. Mais il est 28 fois plus élevé qu'il y a cinq ans. Et 2020 devrait voir les surfaces proposées par les principales enseignes encore augmenter de 50%.

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