Les salariés des petites entreprises sont moins stressés que les autres
Le stress semble devenu un pur et simple synomyme du mot travail. Pourtant, comme un village gaulois, une catégorie de salariés résiste à ce nouvel envahisseur. Ceux qui travaillent dans les TPE, les toutes petites entreprises, celles qui comptent moins de vingt salariés. Soit plus de quatre vingt seize pour cent des entreprises françaises. Ce qui représente un salarié français sur cinq.
19% en moins sur la paie
Une majorité silencieuse... et qui va plutôt pas mal. Une étude rendue publique par le groupe d'assurances Alptis vient de se pencher sur le moral de ces employés. Bonne nouvelle : ils sont beaucoup moins stressés que ceux des grands groupes. Soixante huit pour cent de travailleurs des TPE disent ne pas être exposés à ce nouveau mal du siècle.
Et pourtant, l'étude relèvent que leurs conditions de travail ne sont pas toujours des plus enviables. Ils font plus d'heures que les salariés des grands groupes : vingt sept pour cent d'entre eux travaillent plus de trente neuf heures, alors que seulement six pour cent des employés des grandes sociétés dépassent ce seuil. Côté salaires, ils sont également moins vernis : leur paye accuse une différence de dix neuf pour cent en leur défaveur.
Des facteurs propres à la structure de la TPE
Mais, paradoxe, pour eux, la vie au travail serait plus cool. Au point que quatre vingt pour cent de ces salariés se disent heureux au boulot. Selon le sociologue Marc Loriol, qui s'est penché sur leur moral, ils ne sont en réalité pas forcément moins exposés au stress. Mais plusieurs facteurs propres à la structure même de ces TPE les protège.
D'abord le recrutement : dans ces toutes petites sociétés, il n'est pas rare que les employés aient d'abord un lien personnel, familial ou amical.
" Soixante et un pour cent des patrons et des salariés de TPE estiment que leurs intérêts sont commun. C'est trois fois plus que dans les plus grandes entreprises "
Le recrutement se fait par le réseau le plus proche pour limiter tout risque d'incompatibilités de caractère. On communique donc plus vite et plus facilement, en amont, de façon informelle. Ensuite le sentiment de partager un même projet et un même métier. Soixante et un pour cent des patrons et des salariés de TPE estiment que leurs intérêts sont commun. C'est trois fois plus que dans les plus grandes entreprises.
Le modèle de l'entreprise idéale serait donc celle d'une petite unité artisanale, un groupe de moins de vingt personnes dans lequel on pratique le même métier et où l'on perpétue "l'esprit maison ". Un modèle qui tend tout de même à disparaître : de plus en plus de TPE sont dirigées par d'anciens cadres de grandes entreprises, plus gestionnaires et plus éloignés des préoccupations de leurs salariés.
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