Les salariés qui ont un métier pénible peuvent se reconvertir plus facilement
En attendant de connaître l’avenir de la réforme des retraites, certaines modalités continuent de se déployer, comme la reconversion face à des facteurs d'usure.
franceinfo : Depuis le mois de juin, les salariés exposés à des facteurs d’usure professionnels bénéficient d’un accès privilégié à la reconversion. De quoi s’agit-il ?
Sarah Lemoine : Le premier dispositif créé par la loi s’appelle PUR, pour "Prévention-Usure-Reconversion", s’adresse aux salariés du privé qui ont acquis des points sur leur Compte professionnel de prévention, le C2P, parce qu’ils travaillent la nuit, avec des températures extrêmes, en milieu hyperbare, dans un environnement sonore très élevé, etc. Il y a 6 facteurs de pénibilité en tout.
Jusqu’ici, les points acquis sur le C2P permettaient de partir un peu plus tôt à la retraite (deux ans avant, dans le meilleur des cas) ou de travailler à temps partiel, sans perte de salaire. La nouveauté, c’est qu’ils permettent aussi de financer des actions en vue d’une reconversion : c’est-à-dire un bilan de compétences, la validation des acquis de l’expérience et, surtout, et une formation certifiante avec maintien de salaire.
Il y a deux conditions : il faut choisir un nouveau métier ou un nouveau poste sans les six facteurs d’usure professionnelle. Et les points acquis doivent financer au moins 15% de la totalité du projet de reconversion. Sachant qu’un point sur le C2P vaut 500 euros.
Certains métiers reconnus comme pénibles ne génèrent pas de points sur le C2P. Comment cela se passe, dans ce cas ?
En effet, les salariés qui portent des charges lourdes, qui ont des postures pénibles ou qui subissent des vibrations ne peuvent pas avoir de points sur leur C2P. En contrepartie, la loi leur donne un accès privilégié au Projet de transition professionnelle, le PTP, c’est le dispositif qui permet de s’absenter de son entreprise pour suivre une formation certifiante, potentiellement longue, et avec maintien de salaire.
À qui faut-il s’adresser si on est intéressé par ces deux dispositifs ?
À l’organisme Transition Pro de votre région. En Auvergne-Rhône-Alpes, par exemple, 103 dossiers avaient déjà été acceptés à la fin du mois de septembre. 86 pour des actions de reconversion sans points de pénibilité, et 17 dans le cadre du C2P. La majorité des bénéficiaires, dans cette région, à moins de 50 ans.
L’idée étant de prévenir les problèmes de santé le plus en amont possible, afin d’éviter une inaptitude ou un handicap, et in fine, une sortie du marché du travail en fin de carrière, avant l’âge du départ en retraite.
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