Qu’est-ce qui motive l’évolution professionnelle ?

Sept salariés sur dix envisagent d’évoluer professionnellement dans les deux ans. Un peu plus de la moitié dans les douze prochains mois. Surtout pour un meilleur salaire. Mais sans plaquer leur boite ou leur secteur d’activité pour autant.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
69% des 4800 salariés sondés par Avenir actifs - la structure qui chapeaute le Conseil en évolution professionnelle - expriment un désir d’évolution professionnelle dans les deux prochaines années. (Illustration) (NITAT TERMMEE / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Selon le nouveau baromètre d'Avenir actifs, une majorité de salariés souhaitent évoluer professionnellement. Et beaucoup voudraient réaliser ce souhait dans l'année à venir. Comment  procéder ? Décryptage avec Sarah Lemoine. 

franceinfo : Cela se comprend, beaucoup de salariés veulent gagner plus et progresser dans leur carrière, mais sans pour autant quitter leur entreprise et leur secteur professionnel ? 

Sarah Lemoine : C’est le principal enseignement du nouveau baromètre d’Avenir actifs, la structure qui chapeaute le Conseil en évolution professionnelle à destination des salariés en poste et des indépendants.

Parmi les 4800 salariés sondés cet été, 69% expriment en effet un désir d’évolution professionnelle dans les deux prochaines années. Sachant qu’ils n’étaient que la moitié à l’envisager en février 2020, juste avant le premier confinement. Cette progression résulte à la fois du questionnement personnel et intime sur le rapport au travail depuis la crise sanitaire, mais aussi de l’impact de l’inflation, sur les salaires et la perte de pouvoir d’achat.

L’envie de voir son salaire évoluer progresse de six points par rapport à l’année dernière, c’est le premier motif cité, devant celui de se lancer un nouveau défi ou le besoin d’améliorer ses conditions de travail.

Les salariés expriment-ils l’envie de changer radicalement de métier ?

Pas forcément. 65% des salariés interrogés souhaitent évoluer dans leur entreprise, et près d’autant dans le même secteur. "On a le sentiment que l’heure est un peu au repli sur son job, sur sa boite, son activité, sur ce qu’on connaît", analyse Gérald Maury, directeur du Conseil en évolution professionnelle d’Aquitaine.

Selon lui, ce besoin de sécurité s’explique par un environnement assez anxiogène, sur le plan politique et institutionnel. Près de 3 salariés sur 10 pensent aussi que l’intelligence artificielle va fortement impacter leur métier dans les prochaines années. Un sentiment exacerbé chez les salariés d’Ile-de-France, en raison de la concentration de grandes entreprises dans cette région, qui commencent à intégrer ces nouvelles technologies.

Les salariés qui veulent évoluer, mais qui ne savent pas trop comment s’y prendre, vers qui peuvent-ils se tourner ?

Vers le CEP le Conseil en évolution professionnelle, justement, qui est un service public, totalement gratuit, mais que plus de la moitié des Français ne connaissent pas. "Ceux qui l’ont identifié l’associent surtout à l’accompagnement des reconversions professionnelles, alors que la palette des services est bien plus large", indique Gérald Maury.

La mission du CEP, c’est d’accompagner tous les actifs qui veulent faire un point sur leur situation, de faciliter le dialogue avec leur employeur, et le cas échéant, de les aider à élaborer une stratégie, même s’ils ne souhaitent pas opérer un changement à 180 degrés.

Pour faire découvrir ces services, le CEP organise "Les semaines de l’évolution professionnelle" du 7 au 18 octobre. Au programme : 70 webinaires gratuits et ouverts à tous.

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