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Qualité de l'air au bureau : l’air intérieur n’a rien à envier à celui de la rue

On respire mal dans les bureaux. L’air intérieur n’a rien à envier à celui de la rue. Entre cinq et sept fois plus pollué.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un climatiseur dans un espace de travail. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

La concentration de pollens dans l’air bat des records dans presque toute la France. Mais à l’intérieur et particulièrement au bureau, l’air est-il plus sain ? Pas sûr, disent de nombreuses études.

Entre cinq et sept fois plus pollué. L’air intérieur n’a rien à envier à celui de la rue. Selon l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, on respire mal dans les bureaux. La dernière preuve vient d’en être apportée par une étude datée de début mars et citée par le journal Libération. Selon ce travail, on trouverait plus de cinquante-neuf substances toxiques dans les moquettes vendues dans l’Union européenne. Des perturbateurs endocriniens, des cancérogènes. Dix de ces substances sont considérées comme extrêmement préoccupantes pour la santé par L’Union européenne. Selon Yannick Ainouche, auteur du livre Demain nos logements , il y aurait environ 20 000 décès prématurés directement liés à l’air intérieur. Or les trois-quarts de la population active travaillent dans le secteur tertiaire. La plus grande part d’entre eux passent entre sept et huit heures par jour enfermés dans un bureau.

L'ozone règne en maître

Il y a les moquettes, mais aussi le matériel bureautique. Les photocopieurs et les imprimantes surtout. Tous deux produisent de l’ozone. Un polluant qui provoque toux, gêne respiratoire, irritation des bronches et des sinus et même des crises d’asthme. Les toners des imprimantes sont pour leur part accusés d’émettre des particules fines. L’observatoire de la qualité de l’air intérieur dit aussi que les appareils informatiques produisent des composés organiques volatils qui ont des effets sur la santé. Et d’après Pierre Guitton, le fondateur de Teqoya, un fabricant d’appareils pour purifier l’atmosphère, tous les équipements informatiques sont à l’origine d’une pollution électro-statique. Un phénomène qui provoquerait un sentiment de malaise, d’enfermement et de nervosité.

En cause également : les produits d’entretien

Dans l’air des bureaux où le ménage est fait tous les jours on trouverait beaucoup de ces composés organiques volatils type alcools, terpènes, formaldéhydes et autres éthers de glycol. Un cocktail pas conseillé pour la santé. L’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire, a contrôlé dix bureaux dans le Nord-Pas-de-Calais l’an dernier. La concentration de formaldéhyde y était le plus souvent supérieure à la normale. Idem pour le benzène.
Ce qui peut entraîner des risques de leucémie. Quand c’est possible, quand les fenêtres s’ouvrent, ce qui n’est pas toujours le cas dans les immeubles de bureau, l’Observatoire pour la qualité de l’air intérieur recommande d’aérer au moins dix minutes par jour. Une autre raison pour le faire ? Une étude chinoise suggère que la productivité est réduite de 10 à 15% pendant les périodes de forte pollution.

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