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Recrutement : les start-up ont du mal avec leurs premières embauches

Parce qu'elles sont fragiles, sans moyens financiers, sans expérience du recrutement, et qu'elles recherchent des profils très pointus. Il leur arrive souvent de se tromper dans leurs embauches.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un homme signe son contrat de travail à la fin de son entretien d'embauche. (MAXPPP)

Il arrive très souvent aux start-up de se tromper sur les salariés qu'elles recrutent. C'est ce qui ressort d'une étude menée par l'Apec, l'association pour l'emploi des cadres, avec Pôle emploi,les premiers recrutements sont cruciaux pour la survie d'une start-up. C'est l'une des clés de sa réussite.

Plus que les autres entreprises, elles "consomment" des stagiaires et des free-lances. Le recrutement, un casse-tête pour les jeunes pousses, comme le résume Marc Gauthier, de Drivy, huit ans d'existence et 150 salariés, qui va encore recruter plusieurs dizaines de personnes cette année : "Au tout début, on veut des généralistes qui peuvent tout faire et qui sont prêts à travailler beaucoup. Plus tard on veut des gens les plus brillants possibles, mais on ne peut pas leur proposer une très grande stabilité ou une grande visibilité sur l'avenir. Donc le mélange des deux rend l'attraction des bons profils difficile".

Des processus "amateurs"

Pour recruter, les start-up plus que les autres entreprises misent sur le réseau personnel et les écoles, dit cette étude. Elles ne passent pas par les sites d'emploi et encore moins par les cabinets de recrutement. Un processus d'embauche un peu "amateur" alors que les tout premiers recrutements peuvent faire tout basculer. Marc Gauthier : "Au début d'une start-up, les premières personnes qui vont être là vont avoir un énorme impact sur l'entreprise, et donc c'est critique d'avoir les bonnes personnes au bon endroit. Il faut que ce soit des personnes qui puissent faire beaucoup de choses parce que pour une personne il y a dix postes à remplir, donc ces personnes sont très dures à trouver".

Comment séduire une start-up et lui donner envie de vous embaucher ? Voilà les recettes : "Un candidat ou une candidate qui m'intéresserait beaucoup pour une start-up en début de vie, c'est quelqu'un qui comprend bien, qui est très autonome et qui est très motivé, avec une bonne capacité de travail. Pas quelqu'un qui va travailler jusqu'à cinq heures du matin, mais qui va travailler vite et bien et suffisamment en autonomie, c'est une organisation très plate et il faut quelqu'un qui puisse se débrouiller tout seul". Des qualités tellement multiples que des profils atypiques ont davantage leurs chances qu'ailleurs. Marc Gauthier, de Drivy : "J'aime bien chercher la diversité et ça m'amène à recruter des personnes au profil atypique, comme des reconversions".

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