Télétravail : 35% des salariés disent avoir le sentiment de moins faire partie du collectif de leur entreprise
La crise a éloigné bon nombre de salariés de leur entreprise. Un tiers a le sentiment de moins faire partie du collectif qu’avant. C’est l’un des enseignements du baromètre réalisé par Viavoice pour La Mutuelle Familiale, avec BloomTime et franceinfo.
L’observatoire "Vie au travail" Viavoice - La Mutuelle familiale - BloomTime et franceinfo publié lundi 14 juin révèle une fracture créée par la crise sanitaire, avec ses longs mois de télétravail. Selon l’observatoire , 35% des salariés disent avoir le sentiment de moins faire partie du collectif humain de leur entreprise ou de leur institution. Ce sont surtout les cadres qui ont le sentiment de s’être éloignés du groupe. Ils sont 45 %, près d’un sur deux, à s’estimer désormais moins partie prenante du collectif humain.
Même avec les collègues, la relation s’est distandue. Alors que les bonnes relations avec les collègues sont citées dans toutes les enquêtes parmi les principaux facteurs du bonheur du travail, notre sondage dit qu’un quart des salariés estiment que la relation avec leurs collègues est devenue plus fragile. Sans surprise, elle est encore plus ténue avec leur hiérarchie. Et, globalement, un tiers des salariés se disent moins attachés à leur entreprise qu’avant la crise
La crainte du retour d'un management directif
Et ce n’est pas la seule fracture qu’a provoqué la crise sanitaire, selon ce sondage. Il y a d’un côté les aspirations des salariés et ce à quoi ils s’attendent de la part de leur hiérarchie. D’un côté, ils demandent à avoir plus de reconnaissance, davantage de confiance et souhaitent que l’on partage mieux l’information avec eux.
Mais quand on leur demande ce à quoi ils s’attendent de la part de leur dirigeants, ils pensent qu’il va leur être imposé davantage de réunions en présentiel : c’est l’avis d’un salarié sur cinq. Et ils sont autant à penser qu'on va les soumettre à davantage de contrôles et à un management plus directif. En un mot, pour retisser le tissu social de l’entreprise mis à mal par la crise, les salariés veulent plus d’humain mais ils sont sans illusions : ce sera plus de process qui leur seront imposés.
Lundi 14 juin débute la Semaine pour la qualité de vie au travail. Et les salariés se méfient. 41% d’entre eux pensent qu’il s’agit d’une opération de communication de la part des employeurs. Pourtant, selon Sylvie Ben Jaber, la présidente de La Mutuelle familiale, il n’y a jamais eu autant d’aspiration à plus de qualité de vie au travail, comme par exemple un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Les salariés de 2021, dit-elle, ne sont pas les mêmes que ceux de 2020.
Sondage réalisé par Viavoice pour La Mutuelle Familiale, avec BloomTime et franceinfo. Interviews effectuées en ligne du 7 juin au 10 juin 2021. Échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population salariée résidant en France métropolitaine, âgée de 18 ans et plus. Représentativité par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession de l’interviewé, région et catégorie d’agglomération.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.