Cet article date de plus de sept ans.

C'est mon époque. Les saisies de faux médicaments en forte hausse

La douane française a saisi en trois ans 2,5 millions de faux médicaments. 

Article rédigé par franceinfo, Sophie Auvigne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
De faux médicaments saisis par la douane française. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Plus de 2,5 millions de faux médicaments interceptés par la douane française, lors de ces trois dernières années. Les fabricants tirent le signal d'alarme à l'occasion de la 20ème journée mondiale anti-contrefaçon prévue le 20 juin prochain.

La France se pensait protégée. Elle l'est d'ailleurs dans ses officines, les pharmaciens veillent et le réseau de distribution qui repose sur un monopole est très encadré et sécurisé mais depuis une douzaine d'années, le nombre de pharmacies en ligne explose. Voilà bien le maillon faible ; 95 % de ces pharmacies virtuelles sont illicites et une fois sur deux, le médicament qu'elles vendent est faux, selon le professeur Marc Gentilini, président honoraire de l'académie de médecine, une décision en 2013 a favorisé involontairement ce trafic. C'est l'autorisation de vente de médicaments sans ordonnance sur le net, d'où la mise en garde du professeur sur une éventuelle seconde erreur qui serait la vente de nos petites pillules à l'unité, sans leur boîte d'origine.

Une boîte pleine de renseignements

Un emballage de comprimé c'est très bavard. Il y a d'abord l'intégrité du carton. Quand il est collé grossièrement à la main, prédécoupé,  ça doit vous alerter. Ensuite, les étiquettes de sécurité doivent être intactes. Cela prouve que la boîte n'a pas été ouverte et éventuellement trafiquée. Il y a le nom du médicament, presque bon mais pas tout à fait, avec une faute d'orthographe. À coup sûr, c'est un faux. L'autre indice à surveiller ce sont les hologrammes, en général sur les côtés des boîtes ; 13 caractères qui permettent de suivre le produit tout au long de la chaine de distribution. Ils sont difficiles à reproduire par les contrefacteurs comme d'ailleurs le code barre.

Comment lutter contre ce type de trafic?

Certains militent pour des peines plus lourdes parce que ce marché rapporte probablement dans le monde 200 milliards de dollars. Soit 20 fois plus que l'héroïne, beaucoup plus sanctionné. Il faut aussi une vraie coopération européenne, quand on sait qu'un colis postal sur quatre intercepté sur le Vieux continent par les douanes contient des faux médicaments. Et puis les fabricants demandent aux consommateurs de ne faire confiance qu'à des professionnels de santé. Les faux médicaments tuent sans doute jusqu à un million de personnes chaque année dans le monde et en plus, cerise sur le gâteau, ces faux remèdes font perdre à la France près de 38 000 emplois par an. On n'a pas besoin de ça. 

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