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C'était comment ? Fillon, rhabillé pour l'hiver

Francois Fillon et ses costumes. Selon le "Journal du dimanche", le candidat à l’élection présidentielle se serait fait offrir pour 48 500 euros de vêtements, payés en liquide par un ami. Vêtements achetés chez le très chic tailleur Arnys, à Paris. Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
François Fillon, à Paris le 13 mars 2017 (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

C’était... so chic. Déjà de l'extérieur, j’ai cru me tromper de lieu. Nulle enseigne Arnys, dans la rue de Sèvres, à Paris. Normal, c’est Berlutti - qui appartient à LVMH - qui a racheté Arnys. Et ça, il faut le savoir, être initié. Ensuite : nul être humain derrière les grandes baies vitrées. Normal, les vitrines sont teintées. Quand vous êtes à l’intérieur, personne ne peut vous débusquer. Le chic, c’est ça. C’est la discrétion, à la limite de la cachotterie. Chez Arnys (Berlutti donc), vous êtes dans un club fermé. Et très poli.

J’entre. Deux grands sourires m’accueillent. "Bonjouuuuur... Alors là, vous avez le garçon gentil et beau, c’est moi ! Et là ben, ce n’est pas pareil !" Des sourires de printemps. Et drôles. 

Moi : "Je veux voir la veste dite la forestière !" 

"C’est par ici", me répondent-ils.

Au fond de la salle du bas, elle est là, comme affichée, suspendue contre un mur. LA forestière.

Moi : "Elle est en quoi ?"

Eux : "Ça dépend... En lin, en soie, en lin et en soie, en coton"

Moi : "Et François Fillon, il la préfère en quoi ?"

Ah... Là, je crois que j’ai gaffé : "Pour tout cela, il faudra voir avec le service communication de la maison"

D’autres clients entrent. Je contemple cette fameuse veste, créée à l’ origine pour le célèbre architecte Le Corbusier. Les deux hommes reviennent : "Le Corbusier, il voulait quelque chose de souple, de facile à porter. Et il voulait pouvoir bouger, mettre ses feutres et stylos dans une poche".

Picasso aussi aimait porter la forestière. Mitterrand bien sûr. Yves Saint-Laurent, Marcello Mastroianni...

vendeur de la boutique Arnys

à franceinfo

François Fillon se serait donc pris, non pas pour un chasseur, non pas pour un garde forestier qui arpenterait ses terres. Non : pour un artiste. C'est ça, la face cachée de François Fillon ! Son rêve de liberté, se situe quelque part, au bout de six boutons de veste et d’un col à la fermeture bien particulière.

Je sors de la boutique. Un client me confie ceci : "Vous savez, dans ce genre d’endroit, on paie pour ce luxe". Moi : "Quel luxe ?" Lui : "Être différent des autres, comme un artiste. Et aussi, le luxe de ne pas tout devoir dire. Le luxe des secrets". Un luxe qui pourrait, éventuellement, coûter cher à François Fillon.

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