Clarissa, Ahmed, Franck, tombés pour la France
Des silences mortifères. Cette immense cour a accueilli une brassée de douleurs. En rang serrés et parfaits, des dizaines de policiers ont assisté à cet hommage. La presse, regroupée sur une tribune, leur fait face. A l'autre bout du lieu. Obligation de flouter les visages de tous les hommes du GIGN et du Raid. Les policiers du 11 (11ème arrondissement de Paris) sont là.
Quand les familles pénétrent dans la cour, cela ressemble à une traversée du désert, pour arriver jusqu'à la tente installée pour elles. Quand les cercueils arrivent, portés à bout de bras, le vent se lève. Les trois agents sont décorés. François Hollande les fait chevaliers de la Légion d'honneur, à titre posthume.
Les plus hautes autorités de l'État sont présentes. La solennité est sans faille. Le président de la République monte sur une tribune. Il y prononce un éloge de la laïcité, pour laquelle, dit-il, "Trois policiers sont tombés ". "Clarissa Jean-Philippe, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet, sont morts pour que nous puissions vivre libres ". "Notre belle France s'est levée face à la barbarie (...) elle reste debout ".
A la sortie, la femme de Franck, qui protégait Charb à Charlie Hebdo , est soutenue par des policiers. Des regards sont embués. On se fait des accolades de frères d'armes.
Plus tard, les obsèques d'Ahmed Merabet ont eu lieu au cimetière musulman de Bobigny, près de Paris.
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