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C'était comment ? Le bizarre Valls

L’université d’été de la Défense se déroule à l’école militaire, à Paris, depuis lundi. Ce mardi matin, Manuel Valls s’y est rendu. Like a stranger.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Manuel Valls à la sortie de son intervention à l'école militaire  (AFP : Christophe Petit Tesson)

C’était... bizarre. Je n’ai jamais entendu parler d’un Premier ministre programmé au cours de cette université, qui a lieu chaque année depuis 14 ans. Un rendez-vous, destiné aux armées, aux professionnels des armées, aux gens armés, aux spécialistes des armées. Donc, pas à lui. Et pas à nous, la presse. 

Quand j’ai vu le mail nous invitant à nous accréditer, j’ai trouvé ça bizarre. Tellement bizarre que nous sommes entrés dans l’enceinte sous contrôle, sans badge. C’était un peu le bazar. Les services de presse n'étaient pas coordonnés. "Étrange dans un lieu tellement sécurisé", dis-je à mon voisin, une fois dans l’amphithéâtre. "Disons que, ce qui est atypique, c’est de voir Manuel Valls, ici…"

Moi : "Mais je suis d’accord ! C’est quand même bizarre non ?""Mais vous faites quoi dans la vie ?"

Lui : "Je suis dans un think tank"

Moi : "Et pourquoi Manuel Valls est là, selon vous ?"

Lui : "Pour faire de la politique à mon avis… pour Hollande… pour dire aux militaires, qu’ils sont avec eux". 

Ça y est, j’ai compris. Le Premier ministre, vient donner un coup de pouce au chef de l’Etat. Dans cette école militaire, au cœur de Paris, le voilà assis, presque en one to one, avec un général. Un haut gradé donc, ancien commandant suprême de la transformation de l’Otan. Rien que ça. Qui va poser des questions à Manuel Valls

C’est de plus en plus bizarre, cette sorte d’intimité, entre un politique et un militaire. Comme dans un cabinet feutré. Confidence pour confidence (lalalalalalalalalalal)(Allez, j’ajoute le fameux "c’est moi que j’aime à travers vous"… Ah ça, lui va bien a Valls…)

La France frappée est en avance, sur d’autres

Manuel Valls

On parle attentats, terrorisme, sécurité, djihadisme. "C’est la fin d’une forme d’insouciance, lance Manuel Valls… Je veux parler de l’apparition du totalitarisme islamiste. Mais la France frappée est en avance, sur d’autres… " Et le voilà en train de saluer les services de renseignements français. Tout le monde a la banane. Qu’il est loin le temps ou les politiques taclaient les armées, sur leurs façons de faire (ou de ne pas faire). Le général, le confident de Valls, le lance sur les moyens accordés à la Défense. Pirouette cacahuète. Manuel Valls, tout en rondeur, bifurque sur l’ennemi, notre ennemi, au Mali, en Syrie. 

"La radicalisation, ce sont des milliers de personnes en Europe. C’est un défi considérable", ajoute le Premier ministre, avec une presque douceur dans la voix. Bizarre, Manuel Valls ce matin. Le général-confident le lance, à présent, sur la résilience des français. Du pain béni. "Il faut vivre avec le terrorisme, il faut tout simplement vivre", dit Manuel Valls, doux comme un agneau, tendre comme un tout début de campagne pro Hollande

On peut le dire : la garde meurt et se ne rend pas. 

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