Shrek

Un géant vert sort des toilettes après s'être essuyé les fesses avec les pages d'un conte de fées.

C'est un ogre. Il est enrobé, rustre, ne sent pas très bon, vit seul dans son marais au milieu de la foret, et voit sa vie perturbée lorsque des personnages de contes, un pinocchio beta au nez qui s'agrandit, trois petits cochons très réalistes, sont enrolés de force par un infame minuscule Lord.

Le film est présenté au festival de Cannes, et il fait jubiler la salle. Alors que l'empire Disney vacille, son ancien patron ringardise le studio de Mickey avec un son rock et un humour décapant qui rappelle les bonnes sitcoms américaines.

Jeffrey Katzenberg connait bien le studio Disney. C'est lui qui a initié son renouveau dans les années 80. Lui qui a fait appel à des auteurs de comédies musicales alternative pour regénérer les histoires de contes de fées et donner naissance à des films à l'humour parfois adulte comme Aladin , La Belle et la Bête ou Le Roi Lion.

Mais la belle histoire a mal tourné

Jeffrey Katzenberg s'est fait remercier et il décide avec deux compères milliardaires Steven Spielberg et le magna du disque David Geffen de lancer un nouveau studio Dreamworks . Après un beau dessin animé traditionnel, Le Prince d'égypte, le studio se tourne vers les films en images de synthèse. Shrek à la surprise générale de tous creusera l'écart.

L'idée de Shrek vient à Jeffrey Katzenberg en 1994. Il cherche le conte , le personnage pour cartonner au box office. Et il tombe sur un livre pour enfants. Sur la couverture, l’ogre est déjà vert. Il porte un tricot médiéval mal taillé, en maille. Il a la même tête et les mêmes oreilles en trompette. La même mâchoire assez ronde et disproportionnée..  Shrek le titre est écrit avec un point d’exclamation à la fin…  A l'intérieur, un conte inhabituel sans prince charmant, sans donzelle à secourir, ou sirène qui chante… Mais un ogre si laid que n’importe quel serpent suffisamment fou pour le piquer est pris de convulsions et meurt… L’ogre s’aventure dans le monde après avoir été mis dehors par ses parents. Et il se balade comme ca, en adorant effrayer par sa laideur. 

L’auteur s'appelle William Steig, un illustrateur à la réputation d’un Sempé en France

Jeffrey Katzenberg parie sur le livre et le modifie par petite touche, en transformant l'hideuse ogresse dont tombe amoureuse le monstre en une princesse charmante le jour.