C’est une chanson qui nous ressemble. Jean Sablon, le French Troubadour
En partenariat avec l’exposition C’est une chanson qui nous ressemble – Succès mondiaux des musiques populaires francophones à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, ces chroniques reviennent en détail sur chacune des histoires qui y sont présentées.
Qu'est-ce qu'un séducteur ? Ce pourrait être ça, ce velours de la voix, mais une voix qui porterait un costume de grand tailleur, avec une cravate de soie et un sourire éclatant. La version de Jean Sablon des Feuilles mortes de Jacques Prévert et Joseph Kosma a été enregistrée en français à São Paulo au Brésil en 1952. À l'époque, Jean Sablon est souvent dans l'hémisphère sud où il compte parmi les produits d'importation de luxe. L'écouter sur 78 tours ou aller le voir dans un cabaret chic, ce n'est pas seulement écouter de la musique, c'est un peu changer de condition. On se sent un peu ressortissant de la vieille Europe des poètes et des marques de luxe, du champagne et des monuments vénérables.
Aux États-Unis, on rêve volontiers d'une table pour deux dans un restaurant romantique de la plus belle ville du monde. Et Jean Sablon rend ce rêve tangible avec son sourire charmeur et cette voix de bariton caressant. L'enregistrement date de 1939 à l'occasion de la comédie musicale Streets in Paris à Broadway. Cela fait deux ans que le chanteur passe le plus clair de son temps aux États-Unis, à la faveur d'un contrat radiophonique. Il a sa propre émission diffusée, Coast to coast, dans laquelle il chante en français et en anglais. Un anglais avec l'accent français de toute manière. Il est vrai que sa voix est extraordinairement radiophonique, même selon les critères d'aujourd'hui.
Dans cet épisode de C’est une chanson qui nous ressemble, vous entendez des extraits de :
Jean Sablon, Les Feuilles mortes, 1952
Jean Sablon, Rendez-vous Time In Paree, 1939
Jean Sablon, Vous qui passez sans me voir, 1936
Jean Sablon, Symphonie, 1945
Mireille et Jean Sablon, Puisque vous partez en voyage, 1935
Jean Sablon, Les Feuilles mortes, 1952
Vous pouvez aussi prolonger cette chronique avec le livre C’est une chanson qui nous ressemble aux éditions du Patrimoine.
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